Société : Le 1er contrat local contre les violences conjugales signé à La Réunion

Société : Le 1er contrat local contre les violences conjugales signé à La Réunion

©Zinfos974

Le premier contrat local contre les violences conjugales, sexistes et sexuelles de La Réunion a été signé ce lundi en Préfecture, rapporte RTL Réunion. « Un premier pour La Réunion et un premier pour les Outre-mer », a salué Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes. 

Il s’agit en effet du premier contrat local signé entre l’État et des Collectivités, pour mettre fin aux violences conjugales, sexistes et sexuelles. Les objectifs portés par ce contrat local s’inscrivent dans le cadre du plan de lutte contre les violences conjugales lancé en octobre 2018 par Marlène Shiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité et de la lutte contre les discriminations. Ce contrat local engage notamment les communes de l’Est de La Réunion comme Saint-Benoît, Saint-André, Salazié ou Bras-Panon, mais aussi les associations, les bailleurs sociaux, les professionnels de santé, le procureur Éric Tuffery et le Rectorat. En tout, 26 personnes ont signé ce premier contrat local.

« Un des objectifs phares de ce contrat, c’est déjà de démarrer avec la désignation dans chaque commune d’une personne référente qui a en charge d’animer à l’échelle de sa commune toute la politique et toute la stratégie en faveur de la meilleure prévention, une meilleure prise en charge et une meilleure protection des femmes », explique Nadine Caroupanin. Le contrat prévoit également des logements d’urgence à Saint-Benoît, une maison d’accueil d’urgence sociale pour les victimes à Saint-André, des campagnes de sensibilisation à Salazie et à la Plaine des Palmistes, un théâtre forum à Sainte-Rose, ou encore, des cellules de coordination d’hébergement d’urgence et sécurité.

Pour le Recteur de l’île, le combat concerne également les enfants scolarisés. « L’enfant a une résilience : chez certains, cela peut être catastrophique et pour d’autre (…), la liaison n’est pas forcément immédiate », entre les violences dans la cellule familiale et les résultats scolaires, explique Vellayoudom Marimoutou. « Chacun est un cas particulier mais nous devons traiter tous les cas », poursuit-il au micro d’RTL Réunion. « Sur 36 semaines de classe, on compte 30 signalements d’enseignants, chaque semaine, pour des enfants victimes de violences intrafamiliales. Ce phénomène n’épargne aucune catégorie socio-professionnelle. Cela n’arrive pas que chez les autres », ajoute le Recteur.

Selon une enquête de mars 2019, un quart des couples à La Réunion se trouve dans une situation conflictuelle, ce qui fait de l’île un des départements les plus concerné par les violences conjugales. La commune de Saint-Benoît serait davantage touchée, avec en 2018, 2 016 plaintes recensées et 6 203 interventions liées à des violences intra-familiales, soit une hausse de 13% par rapport à 2017. « Il y a manifestement un problème à La Réunion », reconnait le procureur. « Mais il n’y a pas de fatalité et l’on va parvenir à faire baisser les chiffres avec ce maillage opérationnel. Cette convention permettra de mieux détecter, écouter et accueillir les victimes. Il faut que la parole se libère ».

Explication de Nadine Caroupanin : 

Témoignage de l’association Affect : 

Interview du recteur Vellayoudom Marimoutou :

Nadine Caroupanin salue l’implication des maires :

Interviews réalisés par nos partenaires RTL Réunion.