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Face à la vive polémique qui embrase les réseaux sociaux depuis jeudi, la Ville de Papeete a décidé de publier un démenti sur sa page Facebook. La Mairie accuse « une rumeur infondée » colportée par un média. Explications.
L’information a été révélée par Polynésie 1ère. Pour l’arrivée de François Hollande, qui doit visiter le marché de Papeete, la Mairie de la Capitale polynésienne a décidé de montrer une image « propre » des abords du marché. Pour cela, les quelques SDF ayant élu domicile aux abords du-dit marché ont reçu la demande, peu agréable, de quitter les lieux ainsi que leurs petites baraques faites de bâches et de palettes de bois qui seront détruites pour l’occasion. L’information a créé une vive polémique sur les réseaux sociaux et a soulevé une vague d’indignation déferlant jusque dans l’Hexagone, où Europe 1, L’Express et Le Point ont relayé l’information. Cependant, on ne sait pas si l’expulsion des SDF qui vivent aux abords du marché vient d’une demande de l’Elysée ou d’un excès de zèle de certains élus polynésiens, qui apparement, souhaite encore renvoyer une image lisse de la Polynésie française.
Du côté des quelques SDF visés, c’est l’incompréhension. « Ils ne se sont jamais inquiétés avant. Et voilà, pour le président, il faut qu’on dégage de là », explique Coco, triste de devoir quitter son abris de fortune qu’il ne verra plus. Aucune solution de logement ne leur ai proposé, les refuges pour SDF sont pleins à craquer, la crise économique ayant considérablement augmenté le nombre de SDF dans Papeete. De son côté, la Mairie a décidé de réagir en communiquant un démenti via sa page Facebook. « Le Maire de Papeete dément catégoriquement que tous les SDF de la ville aient été évacués à l’occasion de la visite du Président de la République ». Effectivement, les seuls SDF visés par l’expulsion sont ceux qui ont élu domicile aux abords direct du marché. Les autres pourront continuer à dormir dans la rue tranquillement.
Plus loin, la Mairie de Papeete accuse Polynésie 1ère de faire de la « désinformation ». « Cette rumeur infondée est une déformation de la réalité par un média qui a interrogé une personne que la mairie a décidé d’évacuer pour des raisons de sécurité ». Sauf que, Polynésie 1ère a interrogé deux SDF, Coco et Tehihira Tuihaa, et ils ne sont pas les seuls à vivre aux abords du marché de Papeete et à faire l’objet de cette expulsion. Pour les « raisons de sécurité » mises en avant par la Mairie, question se posent quant à la dangerosité des SDF, « où allons nous? Nous ne sommes pas méchants ! », s’indigne Tehihira au micro de Polynésie 1ère. Enfin, la Mairie de Papeete tient à rappeler que le soi-disant seul SDF interrogé par Polynésie 1ère « dispose de solutions de logement ». C’est donc de sa faute s’il se retrouve à la rue. Néanmoins, beaucoup de SDF quittent leur domicile pour également échapper à des situations familiales complexes et difficiles, mêlant violences et parfois abus, et qui dépeignent le malaise sociale dans lequel la Polynésie française est plongée. Un malaise sociale qui semble encore invisible aux yeux de certains élus locaux.
Cette communication de la part de la Mairie de Papeete intervient peu après le congrès fondateur du parti d’Edouard Fritch, actuel président du gouvernement polynésien, et proche de Michel Buillard, Maire de Papeete. Un congrès grandiose, devant près de 10 000 personnes, qui contraste avec l’extrême pauvreté qui touche environ 40% de la population polynésienne.