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Le non indépendantiste Thierry Santa, membre de l’Avenir en Confiance et président par intérim du Rassemblement-LR, a été élu président du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie, avec la voix de Philippe Germain, ancien chef de l’exécutif et membre de Calédonie ensemble.
L’élection du président du gouvernement calédonien ne faisait plus de doute depuis l’annonce, jeudi soir, du soutien de Philippe Germain à la candidature de Thierry Santa. L’ancien chef de l’exécutif et unique membre Calédonie ensemble du nouveau gouvernement avait déclaré sur Facebook « prendre (ses) responsabilités pour débloquer (…) le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en votant pour Thierry Santa à la présidence ». Sans surprise donc, Thierry Santa a récolté les voix des cinq membres de l’Avenir en Confiance et celle de Philippe Germain, remportant ainsi la majorité des 11 membres du gouvernement.
De leur côté, les cinq membres indépendantistes de l’exécutif avaient présenté deux candidats : l’un issu des rangs de l’UC-FLNKS, qui a obtenu les trois voix du groupe, et l’autre de l’UNI (FLNKS), qui en a recueilli deux. Ces divergences dans le camp indépendantiste n’ont pas permis de désigner un vice-président, poste qui leur ait traditionnellement accordé dans la mesure où la présidence est assurée par un non indépendantiste. Cette élection a été remise à mardi.
Comptes sociaux, relance économique, délinquance et violences faites aux femmes
Âgé de 51 ans, Thierry Santa est diplômé en sciences économiques, élu depuis 2014, et s’est par ailleurs montré serein quant à l’exercice de sa mission avec à la tête du Congrès, l’assemblée législative, un opposant indépendantiste, Roch Wamytan (UC-FLNKS). Ce dernier avait été élu président du Congrès le 24 mai dernier grâce à l’apport des voix d’un parti communautaire wallisien et futunien, L’Éveil océanien, qui a ensuite fait alliance avec L’Avenir en Confiance pour le gouvernement.
« Le rétablissement des équilibres des comptes sociaux, la relance économique, la prévention de la délinquance et les violences faites aux femmes figurent parmi mes priorités », a déclaré à la presse Thierry Santa, qui a plaidé « pour un mode de gouvernance partagé ».
Pour rappel, la première tentative d’élire le président du gouvernement collégial calédonien avait échoué, le 13 mai dernier, en raison de l’abstention de Philippe Germain. Pour Calédonie ensemble, ce soutien « n’emporte en aucune manière une quelconque approbation du programme économique et social annoncé par l’Avenir en Confiance et l’Éveil Océanien ». « Notre décision de participer à l’élection du président du gouvernement n’emporte pas non plus de positionnement de Calédonie Ensemble sur l’élection du vice-président du gouvernement sur laquelle nous nous abstiendrons tant que les formations indépendantistes n’auront pas trouvé de consensus ».