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En analysant la gestion financière de la collectivité de Saint-Martin depuis son changement de statut en 2017, les magistrats dressent un constat accablant sur l’état des finances de la collectivité.
Sureffectif, irrégularités dans les recrutements, « train de vie excessif » de certains élus et agents, manque de compétences, le récent rapport de la chambre territoriale des comptes dresse un carton rouge concernant la gestion de la collectivité.
Les magistrat ont passé en revue l’organisation institutionnelle et administrative, les comptes de la collectivité, la gestion des services, les interventions de la COM, la gestion des grands équipements (aéroport de Grand Case et marinas). « A la veille du changement du statut, l’administration de la COM était caractérisée à la fois par un sureffectif et par un sous-encadrement. Si une partie du retard en terme d’encadrement a été rattrapée, le sureffectif perdure », a révélé la chambre territoriale des comptes.
Elle ajoute également « alors même que les finances de la COM étaient dans une situation délicate, ses dirigeants jusqu’en 2014 ne se sont pas appliqués à eux-mêmes des principes de prudence et d’économie. Les frais de déplacement payés ont atteint des sommes hors proportion avec la dimension de la collectivité et ses capacités de financement ». Selon la CTC, plus de 155 000 euros en moyenne de billets d’avion ont été dépensés.
2 agents sur 65 respectent les principes de recrutement
La chambre des comptes dénonce aussi la gestion « défaillante » des ressources humaines et constate des irrégularités dans le recrutement des agents. «Sur les 47 recrutements d’agents contractuels en catégorie A et les 18 en catégorie B intervenus entre 2007 et 2015, seulement deux, de catégorie A, respectent ces principes », relève les magistrats avant de préciser que « si les cadres d’emplois correspondent toujours au niveau de diplôme, le niveau de rémunération est fixé discrétionnairement par l’autorité territoriale, sans critère d’expérience ».
En terme d’investissements économique, » la collectivité n’a pas non plus, pris la mesure de sa compétence en matière de tourisme notamment. ». »La croisière reste une activité très marginale à Saint-Martin; alors que Sint-Maarten accueille chaque année deux millions de croisiéristes, Saint-Martin en accueille seulement 4 000″ révèle le rapport de la chambre territoriale des comptes. »Saint-Martin dispose d’atouts incontestables, de par sa localisation, pour assurer son développement économique. Il appartient à la collectivité de se saisir pleinement de ses compétences en la matière, sans négliger la mise à niveau préalable des services publics locaux de base, de concevoir un projet stratégique partagé entre les acteurs du développement » poursuivent les magistrats.
Au total, la chambre territoriale des comptes a émis vingt-neuf recommandations.