© Elysée
Lors de sa déambulation au Quartier d’Orléans, le Président de la République Emmanuel Macron a exprimé sa colère face à la lenteur de la reconstruction. Il a notamment indiqué qu’il « mettrait la pression » sur la collectivité pour faire avancer le chantier de la reconstruction.
Un an plus tard, seulement 35% des bâtiments détruits ou très dégradés ont été reconstruits. Au cours de cinq heures de discussion avec une population impatiente de voir une amélioration de ses conditions de vie, Emmanuel Macron a dénoncé « une île dans laquelle il y a eu trop de connivences, trop d’entente parfois même de la corruption. Il faut que ça cesse ».
Durant sa visite, Emmanuel Macron – interpellé par les habitants souhaitant lui montrer les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent- a visité de nombreux appartements. Il s’est montré très sévère envers certains bailleurs sociaux, plus particulièrement la Semsamar. « C’est inacceptable ce qu’on voit là, il y a des bailleurs sociaux, des grands acteurs économiques, qui louent 500 ou 600 euros des appartements où depuis un an les toits n’ont pas été refaits ! », s’est indigné le chef de l’Etat.
Chez des habitants du quartier d’Orléans de Saint-Martin. https://t.co/H90ZdiPw03 pic.twitter.com/lZRTIddapC
— Élysée (@Elysee) 29 septembre 2018
#Macron a passé 4h à Quartier d’Orleans, une des villes les plus pauvres de #SaintMartin, il a écouté et répondu aux plaintes des gens qui continuent à payer le loyer de leurs appartements tjs sinistrés et est monté en visiter plusieurs… @ParisMatch pic.twitter.com/uwghqRI2i5
— Mariana Grépinet (@MarianaGrepinet) 30 septembre 2018
Une autre mère critique la lenteur de la reconstruction des écoles: « Ce sont toujours les enfants qui sont pénalisés. Ce sont vos enfants de la République. Vous parlez de chômage, mais là ce sont des bombes à retardement qu’on est en train de mettre en échec scolaire ». L’occasion pour le chef de l’État de roder une réponse répétée des dizaines de fois: « L’État a fait plus que ses compétences pour Saint-Martin. On a mis 500 millions. Mais je ne peux pas fouler aux pieds le choix institutionnel des Saint-Martinois » d’une collectivité qui a beaucoup d’autonomie, et les compétences en matière scolaire et de marchés publics. « Je veux qu’on accélère les travaux. Les écoles n’ont pas toutes réouvert et suffisamment vite (…) parce qu’on a préféré faire des travaux ailleurs, ce n’est pas acceptable », a ainsi dénoncé Emmanuel Macron.
Dans son collimateur : le système en place. « Nous allons mettre la pression sur la collectivité pour que la planification des travaux se fasse », a insisté le chef de l’Etat. Il s’est notamment dit « en colère avec un système qui s’est habitué à l’inefficacité, avec manifestement des entreprises qui ont décidé que ça allait à leur rythme qui n’était pas forcément le rythme des besoins des gens ». « Le président Gibbs, il n’est pas élu depuis très longtemps à la collectivité….Donc il a hérité d’un système, moi je veux l’aider à bousculer ce système » a précisé Emmanuel Macron lors d’un diner.
Bain de foule dantesque d’Emmanuel Macron dans le quartier d’Orléans à Saint-Martin, sous une averse tropicale#MacronAntilles pic.twitter.com/eCt3LQC9Ca
— FX Bourmaud (@fxbourmaud) 29 septembre 2018
En fin de journée, Le chef de l’État s’envole pour Saint-Barth, où les stigmates de l’ouragan sont peu visibles et la reconstruction quasiment terminée. Mais l’île connaît une grave crise du logement et la population se sent quelque peu oubliée par rapport à Saint-Martin. Le chef de l’État doit rencontrer les élus et visiter le centre opérationnel de crise, censé faire face à tout nouvel ouragan.