©Twitter / Annick Girardin
« Dans les six mois, nous devons avoir mis l’ensemble des citoyens à l’abri », a déclaré lundi la ministre des Outre-mer Annick Girardin, en déplacement à Saint-Martin six mois après l’ouragan Irma qui a dévasté l’île et tué 11 personnes.
« Nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli ces six derniers mois », a dit la ministre au cours d’une conférence de presse. « La phase d’urgence est derrière nous (…) nous entamons la période de reconstruction ». Celle-ci sera notamment marquée par une réunion interministérielle le 12 mars à Paris, où sera acté l’engagement financier de l’Etat dans la reconstruction des bâtiments et infrastructures publics. « Nous sommes donc au début de la phase de reconstruction, avec un objectif très clair: dans les six mois qui viennent nous devons avoir l’ensemble des citoyens à l’abri », a-t-elle dit. A l’attention de « ceux qui ont vécu le cyclone » et qui « ont gardé une peur » de la prochaine saison cyclonique, elle a garanti que « dans six mois nous allons atteindre l’objectif ».
Six mois après #Irma, dès notre arrivée à Saint-Martin, nous rencontrons les services de l’Etat pour faire le point sur la reconstruction de l’île avec @AnnickGirardin @GDarmanin et @SebLecornu #IrmaReconstruction pic.twitter.com/k5rQ1XOefn
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 4 mars 2018
Cela se fera « en les aidant quand nous pouvons le faire, et en prévoyant des structures collectives d’accueil » en cas de nouveaux cyclones, a-t-elle ajouté. Elle a insisté sur la nécessité « d’accélérer la cadence » et de « lever les freins », concernant notamment les assurances, dont les indemnisations tardent à être versées, l’acheminement du matériel de reconstruction parfois plus lents dans certains ports, ou l’ingénierie. « Nous avons ce matin redit aux assureurs, que nous comptons sur eux pour être au rendez-vous le plus vite possible », a-t-elle ajouté. « Mais nous savons aussi que 60% de la population n’est pas assurée et que nous allons devoir apporter une réponse collective ». La ministre était accompagnée du ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin, et des secrétaires d’État Sébastien Lecornu et Julien Denormandie.
Les stigmates d’#Irma sont encore très visibles et les inquiétudes légitimes des habitants se font sentir à quelques mois de la prochaine saison cyclonique. L’État restera pleinement mobilisé à #SaintMartin#IrmaReconstruction pic.twitter.com/RfJXS49bYj
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 4 mars 2018
L’Etat a versé pour 2017 (hors investissement de reconstruction) 78 millions d’euros pour les collectivités et les entreprises de Saint-Martin. « Pour 2018 ce sera 130 millions », a indiqué Gérald Darmanin. La mise à jour de l’ensemble des plans de prévention des risques naturels (cyclonique, sismique et submersion marine) pourra être prête début 2019, a de son côté assuré Sébastien Lecornu. Enfin en matière de logement, des discussions sont en cours « pour renforcer la construction rapide de logements sociaux », a annoncé Julien Denormandie. Les ministres avaient fait le tour de l’île la veille et visité plusieurs quartiers sinistrés. Ils se sont aussi rendus sur un chantier d’aide à la reconstruction de maisons, effectué par les Compagnons bâtisseurs, missionnés par la Fondation de France. Ils ont visité l’éco-site de Grandes Cayes (nord-est) gérant le traitement des déchets. « Ici on a 57 000 tonnes de déchets qui ont été amenés, cela veut dire que des nettoyages ont été effectués, que des dossiers ont été gérés en matière d’assurance », a souligné Annick Girardin.
Un dispositif d’urgence à 163 millions d’euros
Les 5 et 6 septembre, Irma a endommagé 95% du bâti sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy, soit 20 000 constructions. Au total, le coût du dispositif d’urgence (pont aérien et maritime, renforts humains civils et militaires pour venir en aide aux sinistrés, vivres et matériels, rétablissement de l’électricité, de l’eau courante, etc..) mis en place par l’État à Saint-Martin et Saint-Barthélemy avoisine 163 millions d’euros, précise un dossier de presse. « Au minimum 140 millions d’euros ont été dépensés pour l’accompagnement financier des particuliers, des entreprises et des collectivités (chômage partiel, carte prépayée pour les familles les plus démunies, etc.) », selon la même source. Le coût total des dommages assurés a été estimé à 1,83 milliard d’euros par les compagnies d’assurance : 990 millions pour Saint-Martin et 840 pour Saint-Barthélemy.
Echanges avec @DGibbs978, Président de la Collectivité de #Saint-Martin et son équipe pour renforcer la coordination entre les services de l’Etat et la collectivité. #IrmaReconstruction pic.twitter.com/rhOOS5R0CB
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 5 mars 2018
Avec AFP.