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Ce jeudi 5 juillet, la Chambre criminelle de la Cour de Cassation a examiné la demande de révision du procès Pouvana’a a Oopa d’octobre 1959. Après le plaidoyer de la défense, l’Avocate générale a reconnu les faits nouveaux et demandé l’annulation du procès. Le délibéré sera rendu le 25 octobre par la Cour de Cassation.
Vive émotion ce jeudi matin au Palais de Justice de l’Île de la Cité à Paris. Au bout d’1h30 d’audience, l’Avocate générale a reconnu les faits nouveaux dans la révision du procès du « Metua » Pouvana’a a Oopa, ancien député et sénateur de Polynésie, et demandé l’annulation du procès d’octobre 1959, durant lequel ce dernier avait été accusé à tort d’avoir incendié la ville de Papeete et condamné à 8 ans de prison et 15 ans d’exil dans l’Hexagone. Le délibéré final de la Cour de Cassation sera rendu le 25 octobre mais d’ores et déjà, les descendants de celui qui est considéré comme le père de l’autonomie et du nationalisme en Polynésie, sont confiants.
Selon l’avocat de la défense, Maître Emmanuel Piwnica, il est « rare de trouver autant d’éléments nouveaux dans un procès en révision ». Dans son plaidoyer, il qualifie le procès de Pouvana’a a Oopa de « parodie de justice, une caricature de procès détestable, honteuse pour la justice, en un mot indigne ». « Pouvana’a a Oopa (…) réclamait une autonomie, une autonomie légitime et il le faisait selon les voies légales des institutions républicaines », souligne Emmanuel Piwnica, « il faisait partie des gens que l’on considérait dangereux parce que c’était quelqu’un de réaliste, quelqu’un de convenable (…). On a profité de troubles pour le mettre à l’écart ». « Si la Cour de révision fait droit à la requête qui a été prononcée et soutenue, la condamnation sera annulée (…) et la mémoire de Pouvana’a a Oopa sera déchargée de cette condamnation », a-t-il encore assuré.
Révision du procès #PouvanaaaOopa: « Rare de trouver autant d’éléments nouveaux dans un procès en révision », cite le plaidoyer de la défense, qui qualifie le procès Pouvanaa de « parodie de justice, une caricature de procès détestable, honteuse pour la justice, en un mot indigne » pic.twitter.com/23mIiduvRa
— Outremers360 (@outremers360) 5 juillet 2018
« C’est un grand moment d’émotion pour toute la Polynésie » a déclaré la députée autonomiste Maina Sage. « Les conclusions de l’avocat général et de la Cour sont très favorables » estime-t-elle. « C’est la fin de la Justice coloniale », confie de son côté le député indépendantiste Moetai Brotherson. « C’est l’Histoire coloniale qui est jugée aujourd’hui. C’est assez rare que l’Avocat général aille dans ce sens-là, il faut le souligner » et « s’en féliciter ». « Ça a été l’objectif de toute une vie », ajoute Sandro Stephenson, arrière-petit-fils de Pouvana’a a Oopa. « Ce n’est pas fini, il reste la décision finale. Mais grand-père était un homme de foi, qui avait un grand respect pour la Justice, qui s’est toujours battu pour la Justice. Grand-père a toujours dit : je n’ai ni haine, ni rancune. La France est une Grande nation, et c’est pour cela qu’elle me rendra Justice ».
Réaction de l’avocat de la défense, Maître Emmanuel Piwnica:
Réaction de la députée de Polynésie Maina Sage:
Réaction du député de Polynésie Moetai Brotherson:
Réaction de l’arrière-petit-fils de Pouvana’a, Sandro Stephenson: