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La réhabilitation des logements sociaux à Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma « se poursuit à un rythme normal pour une opération de cette envergure », mais est freinée par « les « promesses non tenues » du chef de l’État, a répondu le principal bailleur social de Saint-Martin, critiqué par Emmanuel Macron.
Samedi, Emmanuel Macron a longuement dénoncé les retards pris dans les travaux de réhabilitation des logements sociaux, demandant à « tous les bailleurs d’avoir réalisé les travaux d’ici le 31 décembre ». Sinon, « le préfet pourra enclencher une procédure pénale considérant qu’ils relèvent de la catégorie des marchands de sommeil ».
« Les travaux n’ont pu démarrer qu’en juin 2018, en grande partie à cause des procédures d’appels d’offres trop lourdes, malgré les promesses du président de la République, pour faire face à l’urgence de la situation de certains locataires et à la préparation de la saison cyclonique », a répondu le principal bailleur social de l’île, la Semsamar, dans un communiqué lundi.
« Malgré plusieurs présentations des dossiers techniques et financiers des travaux à mener, des alertes données sur les conditions de réalisation de cette réhabilitation, des propositions de financement émises (fonds d’urgence au logement, défiscalisation), la Semsamar est toujours en attente d’une mobilisation concrète des services de l’État », ajoute le bailleur social, qui loge 1.085familles de l’île.
La Semsamar affirme aussi être tributaire des difficultés d’approvisionnement de matériaux : « le besoin est énorme et les fournisseurs ont des difficultés à répondre à la demande en quantité et en délai, y compris à partir de la Guadeloupe.
Le transport par voie maritime arrive à sa limite en termes de quantité ainsi qu’en terme de capacité de dépotage et de transport. Les matériels sont extrêmement sollicités et leur disponibilité devient problématique », a-t-elle ajouté.
Elle dresse le bilan de l’avancée des travaux de ses 19 résidences à Saint-Martin : « à la date du 31 août 2018, la Semsamar a déjà signé 675 marchés publics pour un montant global de 32,4 millions d’euros », ajoute-t-elle.
Le président était aussi revenu à plusieurs reprises sur les loyers payés par les locataires alors que les réparations n’étaient pas terminées. « Un dispositif d’accompagnement a été mis en place à leur attention dans cette période particulièrement difficile. Cette prise en charge va jusqu’à 40 % de baisse des loyers selon les situations », affirme le bailleur social.
Avec AFP