Requins à La Réunion: « Redonner l’accès à la mer en toute sécurité » est « la priorité » assure Annick Girardin

Requins à La Réunion: « Redonner l’accès à la mer en toute sécurité » est « la priorité » assure Annick Girardin

©Twitter Annick Girardin

« La priorité » est de redonner l’accès à la mer « en toute sécurité aux Réunionnais », a déclaré sur place la ministre des Outre-mer Annick Girardin, à propos de la recrudescence des attaques de requins depuis 2011 à La Réunion. 

C’est pieds nus dans le sable de la plage de l’Hermitage (ouest de l’île) et après avoir rencontré les familles de victimes d’attaques de requins, que la ministre s’est exprimée. Elle venait d’assister à une démonstration de « Vigie requins renforcée », dispositif déployant jet-skis, drones et plongeurs, pour la surveillance des entraînements des surfeurs licenciés. C’est l’une des rares possibilités pour ces sportifs de s’entraîner à La Réunion. Après plusieurs attaques, la baignade et toutes les activités nautiques hors lagon sont interdites par arrêté préfectoral depuis le 26 juillet 2013. Plusieurs attaques ont eu lieu malgré cette interdiction.

« L’action de l’État sera d’accompagner (les collectivités, ndlr). Il faut que techniquement l’on se donne les conditions d’une réussite complète. Il faut qu’avec le maire (de Saint-Paul, commune où ont eu lieu le plus d’attaques, ndlr) et la Région, nous apportions la réponse », a-t-elle ajouté. La ministre a assuré que des réponses précises seraient données « avant la fin de l’année ». « Je vous en supplie, écoutez-nous Madame, écoutez les mères qui ont perdu leurs enfants, n’écoutez pas les scientifiques de la Réserve marine », a interpellé Vanessa, membre du « collectif des femmes en rose », regroupant des mères de famille dont certaines ont perdu un enfant dans une attaque de requins.

Ce collectif, comme plusieurs autres associations, réclame la suppression de « l’arrêté ciguatera » qui depuis 1999 interdit la commercialisation notamment des requins bouledogues et tigres, soupçonnés d’être contaminés par des ciguatoxines dangereuses pour l’homme. Sans possibilité de commercialiser leurs prises, les pêcheurs traditionnels ont presque totalement délaissé la pêche aux requins. Une situation qui, selon certaines associations, serait responsable de la prolifération des requins. Ces associations mettent également en cause la responsabilité de la Réserve marine, qui interdit toute pêche dans une large zone. « Un véritable garde-manger pour les requins a été ainsi artificiellement constitué », se plaignent-elles.

« L’arrêté (ciguatera) sera regardé. La pêche aux requins est autorisée, c’est la commercialisation (qui est interdite), elle sera regardée avant la fin de l’année avec l’œil d’une ultra-marine, d’une fille de marin », a souligné Annick Girardin. « Nous continuerons à soutenir la Réserve marine », « nous la ferons évoluer », a-t-elle déclaré. « Mais on ne peut pas ne pas entendre les demandes de transparence ou les questionnements », a-t-elle estimé. Depuis 2011, 21 attaques de requin se sont produites à La Réunion. Neuf d’entre elles ont été mortelles. Plus de la moitié concernent des surfeurs ou des bodyboardeurs.

Annick Girardin quitte La Réunion lundi soir au terme d’une visite de cinq jours au style décalé. Au cours du week-end elle s’est rendue à pied et sac au dos à Mafate, un cirque rocheux inaccessible par la route, où elle a dormi dans un gîte. Elle y a notamment visité le microgrid, installation photovoltaïque permettant de fournir à ce lieu enclavé une électricité propre

Avec AFP.