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Deux sortants, trois rentrants: c’est le bilan du remaniement ministériel du gouvernement d’Edouard Fritch, Président de la Polynésie française. Le nouveau gouvernement polynésien a été présenté ce vendredi matin à la Présidence de la Polynésie française.

Au Ministère polynésien de l’Equipement, Albert Solia cède sa place à Luc Faatau. Celui-ci fut ministre des Affaires foncières, de l’Aménagement et de l’Urbanisme en 2004-2005, puis en 2007. « Si le président m’a choisi, c’est parce qu’il me considère plutôt comme un homme de terrain » a-t-il déclaré à la presse polynésienne. « Dans le domaine de l’Équipement, je pense que cette année, on doit concrétiser tous les projets et chantiers qui ont été prévus », poursuit-il.

Luc Faatau fut notamment le dernier Directeur de la Société Polynésienne des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (SPACEM). L’organisme, chargé de récupérer les droits d’auteurs des artistes polynésiens et les reverser, a été mis en liquidation judiciaire en 2013 après 35 ans d’existence. En 2012, la Confédération Internationale des Sociétés d´Auteurs et Compositeurs (CISAC) excluait la SPACEM, « pour manquements à la législation et aux statuts de l’organisation ». « Le passé judiciaire de Luc Faatau fait partie du passé. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce sont ses connaissances sur les archipels et le domaine public », a toutefois déclaré Edouard Fritch.

Du côté du Ministère de la Santé, Patrick Howell, candidat aux législatives de 2017, cède sa place au docteur Jacques Reynal. Ce dernier a déjà occupé ce poste en 2004 et 2005. « C’est un retour qui est beaucoup plus lourd que ce que j’avais avant », admet-il, « le principal de ce que m’a demandé le président, c’est la réforme de la PSG (protection sociale généralisée, ndlr) et bien évidemment, la santé, un domaine que je connais déjà ». « Je vais devoir travailler dans tous ces dossiers (…). Je suis prêt à parler et à comprendre les problèmes. Mais il y aura des moments où des décisions devront être prises et c’est de la responsabilité d’un gouvernement », conclut-il.

Jean-Christophe Bouissou, ministre du Tourisme, laisse quant à lui sa place à Nicole Bouteau. Il occupera le poste de ministre du Logement et de l’Urbanisme. Nicole Bouteau était déjà ministre du Tourisme en 2001, aux côtés de Gaston Flosse. En 2002, elle se sépare de son mentor et fonde son parti autonomiste-centriste No Oe e te Nuna’a. En 2004, elle joue un rôle majeur dans la victoire d’Oscar Temaru. Ne souhaitant pas un retour de Gaston Flosse, elle donne sa voix au leader indépendantiste, tout comme l’autre formation autonomiste Fetia Api, depuis dilué au sein du Tapura Huira’atira d’Edouard Fritch. « Depuis deux ans, je présidais la commission du tourisme à l’assemblée », souligne-t-elle. « Je vais continuer la mise en œuvre du plan de stratégie de développement 2015-2020 qui a été adopté par le gouvernement et l’assemblée et qui a commencé à être déroulé ».

D’autres remaniements en vue ?

D’autres « turn-over » au sein du gouvernement polynésien ont été effectués. Jean-Christophe Bouissou reprend le portefeuille du Logement, occupé par Tearii Alpha qui sera désormais en charge du Développement des Ressources primaires, des Affaires foncières et de la valorisation du domaine. Teva Rohfritsch, jusque là ministre de l’Economie bleue, monte de grade et devient Vice-président du gouvernement en charge de l’Économie, en charge des grands projets d’investissement et des réformes économiques. L’ancien Vice-président, Nuihau Laurey, également Sénateur, garde toutefois le Ministère de la Finance, de l’énergie et des mines.

Le reste du gouvernement est inchangé. Nicole Sanquer garde le portefeuille de l’Education, Tea Frogier celui du Travail et Heremoana Ma’ama’atuaiahutapu celui de la Culture. « C’est de l’opérationnel que je recherche », a déclaré le Président de la Polynésie française Edouard Fritch. Ce remaniement ne devrait pas être le dernier avant les élections territoriales de 2018 puisque Nicole Sanquer devra laisser son porte-feuille en cas de victoire de sa candidature aux législatives de 2017 et Nuihau Laurey devra quitter le sien afin de respecter la loi sur le non-cumul des mandats.

Le gouvernement Fritch 3:

Edouard Fritch : Président de la Polynésie française, en charge de l’Emploi, des collectivités et des postes et télécommunications.

Teva Rohfritsch : Vice-président, ministre de l’Économie, en charges des grands projets d’investissement et des réformes économiques.

Jean-Christophe Bouissou : Ministre du Logement, de l’aménagement et de l’urbanisme, en charge du numérique. Porte parole du gouvernement.

Nuihau Laurey : Ministre des Finances, de l’énergie et des mines.

Tearii Alpha : Ministre du développement des ressources primaires, des affaires foncières et de la valorisation du domaine.

Nicole Bouteau : Ministre du Tourisme, des transports internationaux en charge des relations avec les institutions.

Jacques Raynal : Ministre des Solidarités et de la santé en charge de la réforme de la protection sociale généralisée, de la prévention et de la famille.

Luc Faatau : Ministre de l’Équipement et des transports intérieurs.

Tea Frogier : Ministre du Travail et de la formation professionnelle, en charge de la fonction publique et de la recherche.

Nicole Sanquer : Ministre de l’Éducation, de la jeunesse et des sports en charge de l’enseignement supérieur.

Heremoana Maamaatuaiahutapu : Ministre de la Culture, de l’environnement et de l’artisanat en charge de la promotion des langues et de la communication.