#RéférendumNC2018 : En Nouvelle-Calédonie, le « NON » à l’indépendance en tête avec 56,36%, le « OUI » réduit l’écart

#RéférendumNC2018 : En Nouvelle-Calédonie, le « NON » à l’indépendance en tête avec 56,36%, le « OUI » réduit l’écart

©Charles Baudry / Outremers360

Selon les résultats provisoires non encore officiels, le « NON » à la pleine souveraineté arrive en tête du référendum en Nouvelle-Calédonie, avec 56,36% des suffrages. Le « OUI » a réduit l’écart avec 43,64%. Le taux de participation, historique, s’élève à 80,63%. 

Pour le président de la République, le « seul vainqueur » de ce référendum est « le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis plus de vingt ans ». Dans une allocution télévisée diffusée à 13h, heure de Paris, Emmanuel Macron a salué « les responsables politiques qui ont marqué ce chemin », des accords de Matignon et Nouméa, à ce référendum du 4 novembre. « Nous avons garanti la loyauté et la sincérité de ce scrutin », s’est-il également félicité.

« Je tiens à saluer les forces politiques calédoniennes et les autorités coutumières Kanak dans une campagne responsable, respectueuse des points de vu adverses, veillant à chaque instant à éviter les tensions et à préserver l’acquis de 30 années de dialogue ». Emmanuel Macron a également dit sa « fierté » que l’archipel ait franchi une « étape historique ». « A présent, j’invite chacun à se tourner vers l’avenir, à se saisir des responsabilités larges », a-t-il conclut.

Avec 43,64% des suffrages, le « OUI » a nettement réduit l’écart lors de ce référendum où le « NON » était donné vainqueur à plus de 60%, selon les sondages. « Il va falloir que l’État prenne acte de cela, et que les discussions qui doivent s’engager demain doivent tenir compte de cette évolution », estime Aloiso Sako, président du Rassemblement démocratique océanien (RDO). « On voit bien que la courbe nous concernant est toujours ascendante », poursuit-il.

Du côté des loyalistes, « ce résultat est une marque de reconnaissance des Calédoniens », estime le parti Calédonie Ensemble. « C’est un résultat d’ampleur, conforme au rapport de force des précédentes provinciales de ces 20 dernières années ». « Ce résultat électoral ne doit pas nous faire oublier qu’il traduit aussi deux réalités politiques différentes : une grande majorité de Calédoniens d’origine kanak a voté pour le « OUI » à l’indépendance et une immense majorité de Calédoniens d’origine non-kanak a voté pour le « NON » à l’indépendance », poursuit le parti de Philippe Gomès.

Dès demain, des discussions seront engagés sous l’égide du Premier ministre Édouard Philippe, attendu en Nouvelle-Calédonie ce lundi à 9h (heure locale). L’écart finalement réduit entre le « oui » et le « non » peut notamment permettre aux indépendantistes de militer en faveur de l’organisation des 2ème et 3ème référendums prévus par l’accord de Nouméa.

Alors que la campagne électorale s’était déroulée dans une ambiance sereine et apaisée, la gendarmerie nationale a fait état de caillassages et véhicules brûlés dans certains quartiers de Nouméa, notamment Magenta, Montravel et Rivière-Salée. Le front indépendantiste FLNKS a appelé au calme. Plus tard, un commerce de Nouméa a pris feu, la raison reste encore à déterminer. 

Dans l’Hexagone, plusieurs personnalités ont réagi aux résultats, notamment Laurent Wauquiez, François Bayrou, Yannick Jadot et Marine Le Pen. La France insoumise et le Parti socialiste ont également réagi par voie de communiqué. « Le résultat du référendum est une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une pleine souveraineté des populations de l’archipel », a déclaré le parti de Jean-Luc Mélenchon, adressant tout de même « aux populations qui se sont exprimées un salut républicain confiant dans l’avenir de la paix et de la souveraineté populaire ». Les résultats définitifs de ce référendum seront proclamés ce lundi par le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.