Référendum en Nouvelle-Calédonie: Publication de la liste électorale provisoire pour le référendum

Référendum en Nouvelle-Calédonie: Publication de la liste électorale provisoire pour le référendum

©Lionel Bonaventure / AFP

La liste électorale provisoire pour le référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie, soumise à une série de restrictions, a été affichée lundi dans les mairies, a indiqué le haut-commissariat de la République.

« C’est la dernière occasion de vérifier si on peut voter au référendum du 4 novembre 2018. Jusqu’au 9 août, il est encore possible de faire un recours au tribunal pour contester le fait de ne pas être inscrit ou demander la radiation d’une personne considérée comme inscrite à tort », a déclaré à l’AFP, Laurent Cabrera, secrétaire général du haut-commissariat.

A l’issue des décisions de justice, des commissions administratives spéciales (CAS), en charge de longue date de l’élaboration de la liste référendaire, procèderont à une ultime mise à jour avant la publication le 31 août de la liste électorale spéciale pour la consultation (LESC), définitive. Cette procédure se déroule sous le regard d’observateurs de l’ONU. M.Cabrera a indiqué que la liste provisoire comptait entre 173.000 et 175.000 électeurs, toutes les communes n’ayant pas encore fait remonter leurs chiffres. « Elle doit être incontestable et exhaustive. En 2016, il y avait 153.000 personnes, ce qui signifie qu’en deux ans on aura permis l’inscription de 20.000 personnes de plus », a-t-il ajouté.

Le corps électoral est un sujet hautement sensible en Nouvelle-Calédonie où les indépendantistes kanak reprochent à la France d’avoir jadis « noyé » leur revendication grâce à « une immigration massive ». Afin que seule la « population concernée » s’exprime et conformément à l’accord de Nouméa (1998), le droit de vote au référendum nécessite, entre autres critères, d’être résident dans l’archipel sans discontinuer depuis le 31 décembre 1993 au plus tard ou d’être de statut civil coutumier (règles traditionnelles kanak, NDLR).
En novembre dernier, le Premier ministre Edouard Philippe était parvenu, de haute lutte, à trouver un accord entre non indépendantistes et indépendantistes sur le sort des natifs de l’archipel non inscrits sur la liste générale. Ils ont pu la
rejoindre d’office avant, sous certaines conditions, de pouvoir être ajoutés à la liste référendaire.

La liste générale (présidentielle, législatives, municipales, NDLR) compte 210.105 électeurs, de sorte qu’environ 35.000 d’entre eux ne pourront pas voter le 4 novembre 2018. Ce référendum intervient au terme d’un processus de décolonisation progressif, en cours depuis 20 ans.

Avec AFP