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Convaincu que seul le « non massif » lors de la consultation référendaire « est de nature à assurer la paix », Le Rassemblement-LR a programmé une série de « conventions ouvertes » pour « expliquer, consulter les Calédoniens, et construire avec eux le projet de société dans la France ». Objectif : faire du « non » à l’indépendance un « choix d’adhésion ». Un sujet de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.
La campagne référendaire est bien lancée. Si beaucoup pensaient que les non-indépendantistes feraient front commun pour le « non » à l’indépendance, il n’en est rien. Et pour Le Rassemblement ce n’est pas un problème, bien au contraire. « Plus nous battrons le terrain, plus nous rencontrerons de monde chacun de notre côté, plus cela portera ses fruits », a lancé Thierry Santa, le président du Congrès en conférence de presse. « Nous, nous allons faire une campagne pour un « non » massif qui est le seul moyen de montrer que la grande majorité des Calédoniens veut construire un projet de société dans la France contrairement à d’autres qui devraient être nos partenaires, mais qui préfèrent un petit « non » pour ne pas humilier. C’est ridicule. Un petit « non » n’apportera que des doutes et pour le moment ce discours ne fait que participer à la démobilisation de l’électorat loyaliste pour ce rendez-vous crucial avec l’histoire ».
« Pour rendre concret le non à l’indépendance, il faut rendre concret le projet de société dans la France », selon Virginie Ruffenach, la secrétaire générale du Rassemblement. « Nous voulons renouer le fil du dialogue et de la concertation qui a été confisqué aux Calédoniens, notamment avec le feu G10 dans lequel la Charte des valeurs calédoniennes n’arrive même pas à faire consensus entre quelques élus ». Pour y parvenir, outre les réunions publiques habituelles, le parti lance, dès le 21 juillet à la Maison de la jeunesse de Dumbéa, la première d’une longue série de « conventions ouvertes » sur toute une journée. Plusieurs thématiques seront abordées. D’abord la santé, puis l’économie, le 25 août à la CCI, avant l’éducation, le 29 septembre. D’autres suivront jusqu’au référendum, sur l’agriculture, le développement durable, la sécurité, et même une spécifique à destination de la population mélanésienne sur « comment se sentir pleinement kanak et français et en être fier ».
« Il y un vrai besoin de dialogue. Nous le sentons. Notre objectif est d’expliquer d’abord, puis de faire adhérer et fédérer le plus grand nombre autour de ce projet », explique Virgine Ruffenach pour qui il faudra convaincre bien au-delà de son camp, notamment chez les abstentionnistes et les jeunes. « Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, nous sommes sur le terrain pour convaincre, mais aussi pour écouter les Calédoniens et ce au travers de nombreuses réunions que nous organisons sur tout le territoire, à Nouméa, dans le Grand Nouméa, en brousse et dans les îles ». Une façon en quelque sorte d’éclairer le jour d’après ? La réponse du président du Congrès fuse : « Nous, nous éclairons que d’un seul côté, celui du « non massif » à l’indépendance et d’un après référendum dans la France ».