Référendum en Nouvelle-Calédonie : « L’accord de Nouméa, quoiqu’il arrive, en 2022, est terminé », rappelle Sébastien Lecornu

Référendum en Nouvelle-Calédonie : « L’accord de Nouméa, quoiqu’il arrive, en 2022, est terminé », rappelle Sébastien Lecornu

« L’accord de Nouméa, quoiqu’il arrive en 2022, est terminé » a déclaré le ministre des Outre-mer, interrogé ce lundi matin par France inter, au lendemain du 2ème référendum d’indépendance en Nouvelle-Calédonie. Évoquant la possible tenue d’une 3ème consultation, Sébastien Lecornu prévient qu’avec ou sans, « il va falloir imaginer quelque chose de nouveau quoiqu’il arrive ». 

Interrogé sur la tenue ou pas d’un troisième référendum d’autodétermination, Sébastien Lecornu est resté conforme à l’accord de Nouméa : « la réponse appartient aux élus calédoniens ». « Pendant six mois, personne ne peut réclamer de nouveau référendum (…), ensuite c’est un tiers des membres du Congrès de Nouvelle-Calédonie (soit 18 élus sur 54, ndlr) qui peuvent réclamer ce troisième référendum, qui doit intervenir d’ici octobre 2022 », a-t-il rappelé.

Dans son allocution à l’issue du scrutin ce dimanche, Emmanuel Macron a insisté sur la sortie de l’Accord de Nouméa qui interviendra en 2022, avec ou sans 3ème référendum. « Il nous revient tous ensemble de préparer cet avenir », avait-il déclaré, « et l’État, sans se départir de son impartialité (…) s’engagera dans cette voie ». « L’accord de Nouméa, quoiqu’il arrive en 2022, est terminé » a ajouté Sébastien Lecornu. Et avec ou sans 3ème référendum, « il va falloir imaginer quelque chose de nouveau quoiqu’il arrive ».

Ce dimanche, une majorité de Calédoniens ont dit leur préférence pour le « non » à l’indépendance, à 53,26%. Toutefois, l’écart s’est considérablement resserré avec le « oui » qui a rassemblé 46,74% des suffrages, contre 43,3% lors de la première consultation. Pour le ministre des Outre-mer, cette réduction des écarts s’expliquerait par la question en elle-même, « binaire, entre le oui et le non à l’accession à l’indépendance », qui « ne répond pas à toutes les questions que se pose aujourd’hui la société calédonienne ».

Référendum en Nouvelle-Calédonie : Le « oui » à 46,74% resserre considérablement l’écart sur le « non » à 53,26%

« Les opérations référendaires se sont passées de manière très satisfaisante », a déclaré Sébastien Lecornu, qui reconnait toutefois « des provocations inutiles devant certains bureaux de vote ». Mais il assure qu’ « au regard de l’enjeu, on peut dire que d’une part le taux de participation était très important et très fort, d’autre part l’organisation du scrutin s’est déroulée dans des conditions plus que satisfaisantes. Il n’y a pas de tensions d’ordre public à ce stade, mais il y a une tension politique qui est naturelle ».

« Ce processus de paix que nous jouons là, c’est un processus original, singulier, peu banal de décolonisation à la française, reconnu par les Nations-Unies », a poursuivi le ministre des Outre-mer. « C’est un processus qui vient garantir une paix civile et une expression démocratique ». Le Président de la République avait également salué la « participation exceptionnelle » lors de ce « deuxième rendez-vous démocratique réussi ».

Référendum en Nouvelle-Calédonie : Pour Emmanuel Macron, « l’avenir c’est (…) la sortie de l’accord de Nouméa » avec ou sans 3ème référendum

Sébastien Lecornu a également défendu l’obligation d’impartialité de l’État dans ce processus de décolonisation. « C‘est un accord à trois : entre ceux qui veulent l’indépendance, ceux qui ne la veulent pas, et l’État, garant d’une impartialité. Mais il ne faut pas confondre l’État et le gouvernement, qui sont deux choses différentes », a-t-il déclaré. « Si le gouvernement peut prendre des initiatives politiques, l’État doit rester impartial ». Le ministre des Outre-mer n’exclut pas de se rendre en Nouvelle-Calédonie, sans toutefois donner de délai précis.