©Charles Baudry / Outremers360 (archives)
Le Premier ministre a transmis aux présidents du gouvernement et du Congrès de Nouvelle-Calédonie un projet de décret visant à reporter le deuxième référendum d’autodétermination au 4 octobre, a-t-on appris dans un communiqué.
Initialement prévu le 6 septembre, le Premier ministre, « dans le souci de garantir le caractère irréprochable de l’organisation du référendum, constamment affirmé par l’ensemble des partenaires de l’Accord de Nouméa, propose que la date du référendum (…) soit fixée au 4 octobre 2020 ».
Si malgré la crise liée au coronavirus « les opérations de préparation du référendum ont été poursuivies », « un risque demeure sur l’encadrement des procédures de vote », constate-t-il. « En effet, notre capacité à réunir 250 candidatures pour les observateurs nationaux et internationaux et à les acheminer en Nouvelle-Calédonie dans des délais compatibles avec les trois semaines de quarantaine requises à ce jour, n’est pas assurée »
« Au regard de ce risque, garant de la bonne organisation du scrutin, le Premier ministre a soumis au congrès et au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, une proposition de décret pour reporter au dimanche 4 octobre 2020 la tenue du référendum ».
Après le premier référendum, qui s’est tenu le 4 novembre 2018 et a vu la victoire du « non » à l’indépendance (56,7%), la date d’un deuxième référendum avait été fixée par le Premier ministre au 6 septembre 2020, moins de deux ans après le premier, comme prévu par l’accord de Nouméa qui organise la décolonisation progressive de l’archipel.
Sujet hautement sensible, cette date avait été arrêtée après de longues heures de discussions entre leaders indépendantistes et non indépendantistes, en octobre dernier. Déjà à ce moment-là, la difficulté de faire venir les délégués de la commission de contrôle (des magistrats et des fonctionnaires de préfecture, tous volontaires, ndlr), avait conduit le Premier ministre à choisir le 6 septembre plutôt qu’une date fin août.
A l’époque, les indépendantistes, convaincus que le temps leur permettra de gagner des voix, prônaient une date le plus tard possible, en novembre 2020, alors que l’Avenir en confiance, principale formation non indépendantiste, souhaitait un référendum dès juillet, arguant d’une économie locale « dans l’incertitude » en raison de ces scrutins. Mais le principal objectif était que le scrutin ne se télescope pas avec le calendrier des échéances électorales nationales (présidentielle), afin que la question de l’avenir politique de l’archipel n’en devienne pas un des enjeux.
Ces dernières semaines, les indépendantistes du FLNKS avaient officiellement demandé le report du référendum à fin octobre ou début novembre, afin d’ « éviter un chevauchement » avec la campagne du second tour des municipales fin juin. Si Calédonie Ensemble, formation loyaliste de centre droit est favorable à un report, l’Avenir en Confiance s’y était opposé.
Mais contre toute attente, le parti non indépendantiste, majoritaire à la province Sud, s’est dit « satisfait » de la décision du Premier ministre. Ce report « ne remet pas en cause l’engagement fort pris par l’État de permettre l’organisation du 3ème référendum en 2021 » et salue également « le fait que le Premier ministre permette de respecter l’équilibre des symboles pour la campagne officielle en autorisant l’utilisation du Bleu Blanc Rouge ».