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Réunis en format « comité des signataires » au Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, hier après-midi, les groupes politiques présents ont obtenu que toutes les personnes qui découvriraient sur le tard qu’elles ne sont pas inscrites sur les listes électorales puissent voir leur situation examinée entre le 1er septembre et le 4 novembre, date du référendum. Un sujet de notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.
Sur les quatre sujets à l’ordre du jour du groupe plénier, hier-après midi au Haut-commissariat, deux ont fait l’objet de discussions poussées et ont permis de nouvelles avancées. Si la suite des assises des Outre-mer et la restitution du bilan technique actualisé de l’accord de Nouméa n’a pas réellement fait l’objet de débats, les groupes politiques représentés au Congrès, à l’exception du Rassemblement-LR, ont longuement échangé, plus de 3 heures, sur les listes électorales et la communication de l’État relative aux enjeux du scrutin.
3 000 personnes dont on ne trouve pas la trace
Concernant les listes électorales, le groupe plénier a tout d’abord obtenu et validé que « les autorités compétentes » inscrivent d’office sur les listes générales et de consultation 364 personnes qui restaient à identifier et qui ont été retrouvées grâce à des recherches spéciales. Les participants ont également obtenu une avancée majeure, un nouveau délai d’inscription, pour les quelques 3 000 personnes susceptibles de voter au référendum et dont on ne retrouve, pour le moment, pas la trace. « Nous avons demandé à ce qu’un dispositif exceptionnel soit mis en œuvre pour traiter les personnes qui découvriront le 4 novembre qu’elles ne font pas partie des quelque 174 000 déjà inscrits », explique Sonia Backès des Républicains Calédoniens. « L’État va donc déployer des moyens supplémentaires pour permettre le traitement de ces cas exceptionnels ».
Une étape de plus pour ne laisser aucun électeur au bord du chemin. « Grâce à ce dispositif, nous somme sûr que tous ceux qui remplissent les conditions seront bien inscrits et qu’ainsi le résultat sera incontestable », précise Philippe Dunoyer, de Calédonie Ensemble. Le Haut-commissariat expliquait hier soir que le but est bien que « toute personne qui se manifesterait entre le 1er septembre et le 4 novembre 2018 puisse voir sa situation examinée dans le cadre des procédures existantes ». C’est légalement possible.
Une nouvelle réunion prévue la semaine prochaine
Concernant la communication de l’État relative aux enjeux du scrutin, « le dialogue se poursuivra entre le représentant de l’État et les groupes politiques habilités à participer à la campagne afin de rendre compte au Premier ministre de leurs positions à ce sujet », a précisé le Haut-commissariat à l’issue de la réunion. En effet, il n’y a pas eu hier de consensus sur ce sujet. Les non-indépendantistes présents, ne souhaitent pas que l’État « aille au-delà d’un message strictement juridique sur les conséquences des deux options ». Pour les Républicains Calédoniens il est hors de question que l’État communique sur « les hypothèses de ce que pourrait faire un éventuel État devenu souverain ».
Même son de cloche à Calédonie Ensemble pour qui l’État doit se limiter au « juridique », le reste relevant du « politique ». « L’État doit se limiter à préciser quel serait le processus juridique après les résultats, comme la possibilité d’un deuxième référendum en cas de non ou préciser les étapes constitutionnelles en cas de oui », tient à préciser le député Philippe Dunoyer. Mais Côté indépendantiste on ne l’entend pas de la même oreille. Roch Wamytan notamment a fait savoir que son camp souhaité une communication bien plus large, notamment sur les enjeux et conséquences du scrutin. C’était la recommandation faite à l’État par le Comité spécial de la décolonisation (C24) de l’ONU. Pas de consensus donc sur ce sujet. Il animera à coup sûr une nouvelle réunion qui devrait se tenir la semaine prochaine.
Le Rassemblement-LR persiste et signe
Dans un courrier adressé au Haut-commissaire, Thierry Lataste, le Rassemblement-LR-MPC, qui avait décidé de boycotter cette réunion, confirme sa position en questionnant l’État. « Pourquoi l’État veut-il, à quelques semaines du référendum, communiquer sur les enjeux du scrutin, alors qu’il s’est toujours refusé à le faire ? ». Signé par Pierre Frogier, Thierry Santa et Bernard Deladrière, ce courrier dénonce l’ordre du jour, mais pas que. Concernant les discussions sur les listes électorales, les élus du Rassemblement disent craindre « qu’il ne s’agisse d’entériner, au dernier moment, un certain nombre d’inscriptions contestables ». Concernant la communication de l’État sur l‘enjeu du scrutin, selon eux, elle « dénote, une fois encore, toute l’ambiguïté avec laquelle l’État aborde cette consultation ». En clair, le Rassemblement souhaite que l’État fasse « connaître ses intentions et sa vision de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ».