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Ce dimanche 12 mai, 169 635 électeurs inscrits sur la liste des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie seront appelés aux urnes pour renouveler les assemblées de province (Sud, Nord, îles Loyauté) et indirectement, le Congrès de Nouvelle-Calédonie. Il s’agira notamment du dernier mandat sous l’accord de Nouméa.
L’enjeu est grand. Le mandat qui va s’ouvrir en Nouvelle-Calédonie sera celui de la sortie de l’accord de Nouméa de 1998 et six mois après le référendum d’autodétermination du 4 novembre, tous les regards sont tournés vers les deux prochains référendums rendus possibles par l’accord.
Plus précisément, les électeurs sont appelés à renouveler les assemblées des trois provinces calédoniennes à travers 25 listes réparties sur les trois provinces : 11 au Sud, 6 au Nord, 8 dans les îles. Sur les 169 635 inscrits, 21 206 votent en province des Îles, 39 913 en province Nord et 108 516 en province Sud, la plus peuplée. C’est d’ailleurs cette assemblée provinciale qui compte le plus d’élus : 40, contre 22 dans le Nord et 14 dans les îles. Chaque liste doit avoir au moins 5% des votes des électeurs inscrits dans chaque province pour espérer un siège.
54 des 76 élus des provinces siègeront ensuite au Congrès de façon proportionnelle aux trois assemblées. Ainsi, pour le mandat actuel, si les indépendantistes sont majoritaires dans les assemblées du Nord et des Îles, ce sont les non indépendantistes qui sont majoritaires au Congrès, en raison de la forte démographie de la province Sud où ils sont majoritaires.
C’est donc en province Sud que l’essentiel se joue. S’ils partent séparés dans le Nord et les Îles, les indépendantistes ont fait union dans le Sud en présentant une liste unique sous l’historique front commun FLNKS, menée par Rock Wamytan. En face, les grands partis non indépendantistes, divisés, sont réunis sous deux listes distinctes : l’Avenir en commun qui rassemble les formations proches LR (Le Rassemblement-LR, Les Républicains calédoniens et Mouvement populaire calédonien) et la liste de Calédonie Ensemble, parti de droite « modérée » actuellement au pouvoir.
Face aux caciques issus du clivage indépendantistes – non indépendantistes, une kyrielle de petites formations, dont certaines sont nées durant la campagne, sont aussi sur les rangs : un parti écologiste, une formation communautaire de Wallisiens et Futuniens, un jeune parti indépendantiste ou encore, une liste issue de la société civile.
Ce 12 mai, les indépendantistes espèrent surfer sur leur score inattendu lors du référendum et les divisions non indépendantistes pour arriver majoritaires au Congrès. Actuellement, ces derniers sont au nombre de 23. Du côté des non indépendantistes, il s’agira de réaffirmer la victoire du « oui » le 4 novembre dernier. « Il semble assez probable que les résultats du référendum auront une influence considérable sur ce scrutin provincial », prévoit Pierre-Christophe Pantz, docteur en Géopolitique des territoires kanak.