Après avoir annoncé sa candidature aux Présidentielles de 2017 début janvier, Oscar Temaru, leader souverainiste de la Polynésie française, se lance dans la course aux parrainages. Pour pouvoir se présenter, le candidat devra recueillir les signatures de 500 élus de différents départements et territoires français.
C’est officiel. Oscar Temaru, fondateur du parti indépendantiste Tavini Huira’atira, chef du groupe Union Pour la Démocratie (UPLD) à l’Assemblée de Polynésie française et maire de la commune de Faa’a, a annoncé, mardi dernier, le lancement de la première phase de sa campagne présidentielle. Cette première phase consistera à récolter les 500 signatures nécessaires au dépôt officiel de candidature aux élections présidentielles de 2017. Devant ses troupes, le Tavini Huir’atira a validé la candidature de son leader et, par la même occasion, a expliqué les démarches à suivre pour une candidature en bonne et due forme. Oscar Temaru n’a pas caché la nécessité de ratisser large pour pouvoir se présenter. Moetai Brotherson, conseiller du parti aux affaires étrangères, a confié, à nos confrères de Radio 1 Tahiti, vouloir « sensibiliser tous les élus nationaux sur la Polynésie ». Oscar Temaru pourra déjà compter sur ses liens étroits avec les souverainistes Kanak, mais pas que. Il peut également trouver appui dans « d’autres terreaux favorables avec des régions qui ont aussi des mouvements souverainistes, en Bretagne, au Pays Basque, en Corse, mais aussi dans les DOM comme en Martinique ». Déjà au plan local, le parti assure qu’il fera le plein, c’est-à-dire, 50 signatures permises par région, département ou territoire.
Oscar Temaru souhaite, par sa candidature, offrir une tribune nationale au combat pour la décolonisation, mais ce ne sera pas le seul débat de sa campagne. « Se présenter pour demander l’indépendance de la Polynésie n’est pas le sujet central qui est de dire que cela fait quarante ans que nous avons un statut d’autonomie », explique Moetai Brotherson à la Dépêche de Tahiti. Ces 40 années d’autonomie n’ont pas forcément été bénéfiques à la Polynésie. Il poursuit, « il y a un constat d’échec d’une part et il ressort de ce statut que nous n’avons pas de président de la Polynésie, mais du gouvernement d’une collectivité. Le président de la Polynésie, c’est François Hollande. L’objet de cette candidature est de rappeler à la fois aux Français, aux Polynésiens et à l’international que nous sommes face à un paradoxe qui fait qu’aujourd’hui, la seule manière de pouvoir prétendre diriger la Polynésie française est de se présenter à l’élection présidentielle ». Moetai Brotherson souligne que certains élus de la majorité gouvernementale actuelle (autonomiste) apporteraient leur soutien à la candidature d’Oscar Temaru. Gaston Flosse, dont Temaru fut l’opposant historique, ne semble pas être contre cette candidature. Lui qui est le grand instigateur du statut d’autonomie ne cache plus son envie de l’enterrer et avance celui de « Pays associé » à la République.
Si une grande partie de la campagne se fera au plan national et ultramarin avec la récolte des 500 signatures et la sensibilisation des thèmes défendus par le candidat, le parti n’oubliera pas d’aller à la rencontre des Polynésiens pour expliquer cette démarche. Moetai Brotherson l’assure, « il ne s’agit pas d’une candidature du Tavini pour la Tavini, c’est une candidature polynésienne pour l’ensemble des polynésiens ». Et si, pour s’assurer une base électorale plus large et une voix plus forte, Oscar Temaru devenait le candidat des Outre-mer pour les Outre-mer ?