Présidentielle 2017: Les propositions de la Fedom: « Il faut oser assumer les politiques ultramarines » réclame Jean-Pierre Philibert

Présidentielle 2017: Les propositions de la Fedom: « Il faut oser assumer les politiques ultramarines » réclame Jean-Pierre Philibert

©Outremers360

Ce jeudi 2 mars, la Fédération des Entreprises des Outre-mer (Fedom) a présenté à la presse ses propositions pour la Présidentielle de 2017. En tout, 28 propositions parmi lesquelles « un cadre juridique simple et pérenne » à travers les zones franches globales, le développement de l’innovation, de la recherche et de l’économie bleue ou encore, une simplification de l’embauche des jeunes.

« Il faut oser l’Outre-mer. Il faut que les dirigeants assument les politiques en direction de l’Outre-mer. Aucun pays au monde n’est présent dans tous les océans. Nous sommes partout là où ça se passe et la où ça va se passer », a lancé Jean-Pierre Philibert, Président de la Fedom. Pour la Présidentielle de 2017, la Fédération a détaillé pas moins de 28 propositions pour « un développement économique durable » des Outre-mer, orientées « autour de quatre priorités claires »: « renforcer la compétitivité des entreprises », « améliorer l’attractivité des territoires », « conforter la production locale (…) et les secteurs traditionnels et structurants » et « mieux former ».

Un « cadre simple »: la Zone franche globale

« Il faut d’abord simplifier, mettre de la cohérence, de la visibilité et de la pérennité » explique Jean-Pierre Philibert. « Il faut un cadre qui soit un cadre simple, la zone franche globale nous parait être celui là ». La Fedom préconise en outre que chaque territoire définisse ses « secteurs clés du développement et les dispositifs de soutien à l’investissement et au fonctionnement » à l’intérieur de ces zones franches. « Il faut veiller à ne pas rendre complexe l’aide à l’investissement, donc il faut libérer les énergies, libérer les contraintes et faire en sorte que ça aille beaucoup plus vite », poursuit-il, « l’investissement en Outre-mer est bloqué par le carcan des normes ».

L’économie bleue: « une grande filière »

Dans le volet de l’attractivité des territoires, « nous avons 97% du domaine maritime » précise Jean-Pierre Philibert, « nous proposons que l’économie bleue, l’économie de la mer dans toutes ses composantes, fasse l’objet d’une grande filière comme on a su le faire avec la filière spatiale ou aéronautique ». Pour ce qui est de l’innovation, la Fedom propose « de réorienter vers l’innovation une partie de l’épargne collectée dans l’assurance-vie ». « Mais il faut faire aussi de la Recherche et du Développement un levier beaucoup plus fort qu’à l’heure actuelle ». La Fedom appelle aussi à une meilleure connection dans les territoires et « une qualité du service numérique ».

Sur la production locale et les secteurs traditionnels et structurants, la Fedom préconise en premier lieu de « conforter l’industrie touristique »: « réorienter l’aide fiscale à l’investissement, revoir les modalités des taxes de séjour, renforcer les fonds propres de structures hôtelières, repenser le statut des salariés » liste la Fedom. La Fedom propose aussi de « sanctuariser la production agricole locale » par « la prise en compte des produits des DOM dans les négociations commerciales entre l’UE et les pays tiers » et en prenant « les mesures nécessaires en matière d’adaptation des normes sanitaires et phytosanitaires applicables à l’agriculture des Outre-mer ».

Simplifier l’embauche des jeunes et développer l’alternance au SMA

« Le quatrième point important : booster la formation des jeunes et favoriser l’embauche des jeunes avec les emplois aidés ouverts au secteur marchand », assure Jean-Pierre Philibert. « La simplification des formalités pour la première embauche: 0 charge jusqu’à 2,5 SMIC, ça fonctionne », prenant l’exemple de la Guadeloupe où ce principe a été expérimenté: « 770 jeunes ont été recrutés en 6 mois alors que l’objectif était d’en prendre 750 en deux ans ». La Fedom propose aussi de « favoriser l’intégration dans l’entreprise des jeunes issus du Service militaire adapté » par l’apprentissage en alternance et de « pérenniser et renforcer le programme « Projet initiatives jeunes » »: une aide financière à la création ou à la reprise d’une entreprise ultramarine, dédiée aux 18-30 ans.

Reste maintenant à savoir quel(s) candidat(s) serait susceptible de reprendre les propositions de la Fedom. François Fillon et Emmanuel Macron ont déjà repris quelques propositions dans leurs programmes respectifs. Mais pour l’heure, « notre responsabilité, c’est d’essayer de faire passer auprès de tous les candidats ces mesures qui nous paraissent être de nature à favoriser le développement économique des Outre-mer », explique Jean-Pierre Philibert qui admet n’avoir rencontré ni l’équipe de Jean-Luc Mélenchon, ni celle de Marine Le Pen, dans un souci de « pragmatisme ». « Nous dirons très clairement si ces propositions sont reprises par les candidats », assure Jean-Pierre Philibert. Pour le Président de la Fedom, « investir ça veut dire : on fait confiance en l’avenir et on fait confiance en ce que la dépense d’aujourd’hui sera une dépense qui rapportera plus tard. Il faut que le gouvernement français ait cet état d’esprit, qu’il soit offensif vis-à-vis des Outre-mer. C’est ce que nous voulons », a-t-il conclu.

Capture

Présidentielle 2017: Les propositions de la Fedom