Polynésie : Protocole d’accord signé, grève générale évitée

Polynésie : Protocole d’accord signé, grève générale évitée

Après plusieurs jours de négociation, le gouvernement polynésien et l’intersyndicale de syndicats de salariés ont signé un protocole d’accord moyennant la levée d’un préavis de grève générale, dans un contexte de reprise du coronavirus dans la Collectivité. 

L’essentiel des points de revendication de l’intersyndicale, déjà discuté lors d’une rencontre organisée le 2 septembre dernier en présence du président du Pays, Édouard Fritch et du Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, portait sur : la remise en place d’une quatorzaine stricte dans des sites dédiés pour tout voyageur entrant ; l’augmentation de la capacité de tests ; la situation sanitaire des établissements scolaires ; la situation des salariés identifiés cas contacts en situation d’isolement ; la mise en place d’une caisse de chômage, détaille l’exécutif polynésien dans un communiqué.

L’ensemble de ces points a été longuement discuté au cours d’échanges qui se sont déroulés de manière sereine et ont permis la signature, lundi soir, d’un protocole d’accord par la ministre en charge du dialogue social, Nicole Bouteau et les syndicats signataires du préavis de grève. Concernant les conditions d’entrée et de séjour en Polynésie, une forte recommandation sera faite, à tous les voyageurs, via la plateforme ETIS, de limiter au maximum les interactions sociales après leur test avant départ et également dans l’attente des résultats des autotests réalisés 4 jours après leur entrée sur le territoire.

Les points de revendication liés à la situation sanitaire au sein des établissements scolaires ont fait l’objet d’un développement détaillé dans le protocole d’accord, le ministère de l’Éducation ayant tenu plusieurs réunions avec les représentants des enseignants et des parents d’élèves sur ces sujets. La ministre concernée, Christelle Lehartel, a également signé un protocole d’accord avec les représentants de FO Éducation. Un protocole qui « rappelle que l’objectif est de maintenir les écoles et les établissements scolaires ouverts, ce qui n’empêche pas des fermetures partielles ou totales ponctuelles, limitées dans le temps, et sur des zones identifiées par le ministère de la Santé et le ministère de l’Éducation, quand la situation sanitaire l’exige ».

Parmi les points d’accords concernant l’éducation : une autorisation d’absence sur la base d’un certificat médical des médecins traitants des personnels considérés vulnérables au covid, incluant si possible un travail à distance ; des moyens supplémentaires en personnels de santé, social, d’éducation et d’agents techniques ; ré-abondement des fonds sociaux des collèges et lycées ou encore ; mise en place d’un groupe de travail composé des représentants des personnels enseignants et non enseignants pour définir un cahier des charges pour un Environnement numérique de travail (ENT) à l’échelle de la Polynésie française.

72 000 pour les salariés placés en quatorzaine

La problématique sur laquelle les organisations syndicales se sont retrouvées avec les représentations patronales, reçues en réunion tripartite lundi en début d’après-midi, est celle de la situation des salariés identifiés, par le bureau de veille sanitaire (BVS), comme étant cas contact mis en isolement. Sur ce point, le gouvernement s’est engagé à réactiver le dispositif de « revenu exceptionnel de solidarité » (RES) mis en place en mars dernier. Ce dispositif permettra d’indemniser les salariés qui seraient identifiés comme cas-contacts de risque élevé, empêchés de travailler, du fait la recommandation d’isolement à domicile préconisée par le BVS. Ils seront indemnisés à hauteur de 72 000 Fcfp pour un isolement de 14 jours (un peu plus de 600 euros).

Concernant la situation des salariés ayant perdu involontairement leur emploi, les parties ont convenu d’entamer des travaux avant la fin de l’année 2020. Dans cette attente, le dispositif DIESE va être prolongé jusqu’à la fin du 1er trimestre 2021 et sera révisé afin d’apporter un soutien renforcé aux salariés en réduction de temps de travail. Les salariés licenciés économiques pourront bénéficier du dispositif CAE ainsi que, pour ceux qui le souhaitent, d’un accompagnement indemnisé en matière de formation professionnelle dans le cadre d’un maintien ou d’une montée en compétences, ou bien pour un projet de reconversion.

Il a, enfin, été convenu que le Pays réunira de manière mensuelle les partenaires sociaux afin de faire un point sur la situation sanitaire et économique du Pays.