© Nicolas Perez/ Radio1Tahiti
Le leader indépendantiste Oscar Temaru est condamné à un an d’inéligibilité, son élection en mai à l’Assemblée est annulée, et son compte de campagne définitivement rejeté, selon une décision publiée vendredi par le Conseil d’Etat.
La conséquence immédiate de cette condamnation du Conseil d’Etat est la perte, par Oscar Temaru, de son siège de représentant à l’Assemblée de la Polynésie française. Cette décision de la haute cour administrative est exécutoire immédiatement.
Cécile Tevaitau, épouse Mercier, devrait entrer dès lundi à Tarahoi, en remplacement d’Oscar Temaru. Tarahoi où la suivante de liste Tavini Huiraatira sur la 3e section des îles du Vent intégrera le groupe des huit élus souverainistes.
Cette décision du Conseil d’Etat n’a aucune incidence sur l’élection d’Oscar Temaru à la mairie de Faa’a.
Le Tavini fait le « parallèle » avec Pouvana’a
Dans un communiqué diffusé vendredi sur la page Facebook officielle du parti politique, le Tavini Huiraatira n’hésite pas à qualifier ce jugement du Conseil d’Etat de « décision inique et choquante » en présentant Oscar Temaru comme une « victime de la Raison d’Etat et du colonialisme français », à l’exemple de « notre metua Pouvanaa a Oopa ».
Le Tavini qui fait « le parallèle avec notre metua Pouvanaa a Oopa », estime que l’actuel leader indépendantiste Oscar Temaru « paye le prix fort de sa communication pour crimes contre l’Humanité déposée le 2 octobre entre les mains du Procureur de la Cour Pénale Internationale de La Haye, dans laquelle tous les présidents de la République vivants, de Giscard d’Estaing à Macron, sont visés ».
Enfin, le Tavini se risque même à un autre parallèle avec l’actualité politique nationale et les enquêtes en cours visant notamment la France Insoumise, glissant « au plan politique, nul besoin d’être grand clerc pour constater qu’en Macronie, la saison de la chasse aux opposants politiques est ouverte, sans vergogne ».
Le Tavini qui fait « le parallèle avec notre metua Pouvanaa a Oopa », estimant que l’actuel leader indépendantiste Oscar Temaru « paye le prix fort de sa communication pour crimes contre l’Humanité déposée le 2 octobre entre les mains du Procureur de la Cour Pénale Internationale de La Haye, dans laquelle tous les présidents de la République vivants, de Giscard d’Estaing à Macron, sont visés ».
Enfin, le Tavini se risque même à un autre parallèle avec l’actualité politique nationale et les enquêtes en cours visant notamment la France Insoumise, glissant « au plan politique, nul besoin d’être grand clerc pour constater qu’en Macronie, la saison de la chasse aux opposants politiques est ouverte, sans vergogne ».
Des recettes injustifiées selon le Conseil d’Etat
Cette condamnation par le Conseil d’Etat fait suite au rejet le 27 août dernier par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) de l’état comptable transmis par le Tavini Huiraatira, pour justifier les recettes et dépenses gérées par le parti dans le cadre de la campagne électorale des dernières élections pour le renouvellement des représentants de l’Assemblée territoriale. La CNCCFP avait alors saisi le Conseil d’Etat, « juge de l’élection ».
Dans une décision publiée vendredi la plus haute juridiction administrative considère que « M. Temaru a méconnu les dispositions de l’article L52-12 du code électoral (…) qui impose que le compte de campagne des candidats soit accompagné des justificatifs de recettes », comme le relatent vendredi nos confrères de l’AFP.
Les magistrats relèvent que « le compte de campagne de M. Temaru fait apparaître en recettes une somme de 3.745.800 Fcfp dans la rubrique ‘produits divers » ». Or, « aucune pièce justificative n’a été jointe au compte déposé qui permette d’établir l’origine ni la régularité de ces recettes », soulignent-ils.
Le Conseil d’Etat a ainsi confirmé le rejet « à bon droit par la Commission nationale des comptes de campagne et financement politiques » du compte de campagne de M. Temaru.
En outre, par la même décision, M. Temaru a été « déclaré inéligible à toutes les élections pour une durée d’un an à compter de la décision » et son élection à l’Assemblée de la Polynésie française « annulée ».
Enfin, l’indépendantiste « n’a pas droit au remboursement budgétaire de l’Etat », soulignent les magistrats.
Avec AFP