©Twitter / Annick Girardin
Jeudi 21 septembre à Paris, le député de la Polynésie française Moetai Brotherson (Gauche démocrate et républicaine) s’est entretenu avec la Ministre des Outre-mer. Il a notamment évoqué la situation des agents polynésiens de la Fonction publique « « exilés » en métropole », les conséquences en Polynésie de la loi légalisant la sélection en Master et les Assises des Outre-mer.
Le 2 août dernier lors des questions au gouvernement, le député de la Polynésie avait dénoncé « une forme de tourisme de la Fonction publique ». « La ministre va s’assurer que les directives aux différentes RH, promises par Gérard Darmanin (en réponse au député polynésien, ndlr) ont bien été envoyées ». « De mon côté je vais également me renseigner directement auprès du ministre de la Fonction publique d’Etat », a-t-il assuré.
Je reçois, cet après-midi, Moetai Brotherson, député de #PolynesieFrançaise pic.twitter.com/aCPDfCPO6L
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 21 septembre 2017
« Par ailleurs, la ministre, bien au fait de la Loi EROM a rappelé que les militaires échappent totalement à son application. Une nuance d’importance ». En outre, la Ministre des Outre-mer, à l’origine avec sa prédécesseur de la modification en « priorité légale » du centre des intérêts matériels et moraux (CIMM), « a exprimé son étonnement quant à l’existence des CIMM « locaux », trop souvent utilisés par des fonctionnaires détachés au bout de leurs deux séjours, pour rester en Polynésie ad vitam aeternam », indique Moetai Brotherson, « elle va vérifier le fondement légal de ces derniers ».
Avec Annick Girardin, le député indépendantiste a également évoqué la situation que rencontrent plusieurs étudiants polynésiens, suite à la loi légalisant la sélection en Master publiée en décembre 2016, qui se sont vus refuser leur entrée en Master en 2017. « La ministre n’était pas au courant des conséquences pour le moins fâcheuses de la transposition simple de cette mesure, conçue et adaptée pour la métropole, où la surpopulation des Masters est une réalité, mais aussi où les alternatives aux choix des étudiants ne se trouvent pas à 22000 kms, quand elles existent », explique-t-il. « Elle va très certainement inscrire le sujet à l’ordre du jour des prochaines assises de l’outre-mer ».
Concernant ces assises, le député « mis en garde la ministre quant à la tentation de céder à la facilité quant au choix des lieux de réflexion et d’échange » et a conseillé la ministre de les organiser également dans « des structures communales, voire paroissiales pour que soit entendue la voix de ceux qu’on entend jamais ». « Si on se contente des lieux institutionnels (APF, Présidence, CESC), on va retrouver le même aréopage de retraités et d’intellos, certes cultivés et intelligents, mais qui ne sauraient représenter le Peuple Polynésien », défend-il.
Se considérant comme un « optimiste pragmatique », le député, s’est dit « satisfait » de son premier entretien privé avec la Ministre. « Je suis convaincu qu’on peut dialoguer sans langue de bois avec elle », assure-t-il en saluant « une vraie écoute ».
Surveillance de la ZEE : « l’Etat ne joue pas pleinement son rôle »
La veille de son rendez-vous avec la Ministre des Outre-mer, Moetai Broherson a interrogé François Heisbourg, Président de l’Institut international d’études stratégiques, sur « la portée réelle de l’Accord de Paris sur le climat » et « la surveillance de la zone maritime de la Polynésie française ». « L’Etat aujourd’hui ne joue pas pleinement son rôle. Les moyens modernes existent, tels les drones et un unique bateau des douanes, quand il est opérationnel, ne peut suffire. C’est assurément un des sujets que je compte développer, dans le sens d’une meilleure coopération avec nos voisins et une meilleure utilisation des technologies modernes », explique-t-il. Son interlocuteur François Heisbourg a lui-même concédé l’absence de politique de l’Etat en la matière.