Polynésie : Maire depuis 1975, Jacqui Graffe décède « après un long combat contre la maladie »

Polynésie : Maire depuis 1975, Jacqui Graffe décède « après un long combat contre la maladie »

©Radio 1 Tahiti

Maire de la commune de Paea (Tahiti) en Polynésie depuis 1975, Jacqui Graffe, 77 ans, s’est éteint ce vendredi 22 mai, « après un long combat contre la maladie », a annoncé la Mairie. 

Un monument. Élu pour la première fois en 1975, la trentaine tout juste, Jacqui Graffe a ensuite administré pendant 45 ans, sans interruption, cette commune de l’Ouest de Tahiti. Il avait d’abord rejoint le conseil municipal en 1972, en tant que 1er adjoint. En 2020, Jacqui Graffe briguait son 8ème mandat de maire et ce, malgré un AVC en juillet 2019. L’édile était d’ailleurs arrivé en tête du 1er tour en mars, avec 42,41% des suffrages.

Outre ses fonctions de maire, Jacqui Graffe était élu à l’Assemblée territoriale de la Polynésie dès 1982. Cet ancien du Tahoeraa Huira’atira de Gaston Flosse a été réélu six fois, de 1986 à 2018. Pour son dernier mandat, il le fera aux couleurs du parti d’Édouard Fritch, actuel président de la Collectivité, mais toujours en gardant une certaine indépendance. « Jacqui Graffe a tout au long de sa vie politique gardé son autonomie et sa façon de penser », confirme Édouard Fritch.

Avant ses fonctions d’homme politique, Jacqui Graffe, passionné de pêche à en faire son métier durant ses jeunes années, était également un footballeur aguerri. Et c’est finalement dans son métier de greffier que Jacqui Graffe trouvera sa voie : « J’ai commencé à travailler très jeune, et quand j’ai commencé à travailler au tribunal, j’ai compris que je pouvais être utile aux autres, et notamment à la population de Paea », racontait-il à la chaîne TNTV en 2019.

En Polynésie, les hommages ont été nombreux ce vendredi. Parmi eux, le président de l’Assemblée de Polynésie, Gaston Tong Sang « déplore la disparition d’un homme d’action et de terrain, d’une figure incontournable du paysage politique polynésien, d’un patriarche à la personnalité affirmée et à l’esprit saillant ». « Sa disparition va laisser un vide et beaucoup de souvenirs », a ajouté Édouard Fritch. « C’est une page de l’histoire de notre pays qui se tourne », a confié Oscar Temaru, maire de Faa’a.

« Il m’a permis de voir sur le terrain combien il était apprécié et aimé de la population », a écrit Antony Geros, adversaire indépendantiste de Jacqui Graffe depuis 1995. Il souligne le « metua » (père), le « maire-bâtisseur » et le « maire-rassembleur ». « Certes, Paea a perdu son maire mais plus que ça, Paea a également perdu un metua, un confident, un ami », ajoute Antony Geros.

« En l’espace de 44 ans, j’ai quand même fait du bon travail dans la commune. Même si les temps sont compliqués, sont difficiles… je pense que je me suis tout de même intéressé à tout le monde et je pense que la commune roule bien en ce moment », analysait encore Jacqui Graffe, dans un portrait réalisé par TNTV. « Pourquoi m’arrêterais-je ? Je n’ai pas fini de servir ma commune, et les habitants de Paea me demandent de rester. Ce sont eux qui décideront si je continue ou pas ! », répétait-il, infatigable, en février dernier.