©Présidence de la Polynésie

C’est un gouvernement resserré aux portefeuilles élargies que le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, a présenté devant l’Assemblée territoriale de la Collectivité d’Outre-mer du Pacifique sud. Le point avec notre partenaire Radio 1 Tahiti. 

Le nouveau gouvernement, suite à la démission de Teva Rohfritsch, ancien vice-président et candidat de la majorité pour les sénatoriales, a été présenté ce jeudi matin. Désormais, l’exécutif polynésien ne compte que 10 membres au lieu de 11. Un effort de réduction des dépenses en ces temps économiquement incertains, a souligné le président du Pays, également en charge de l’égalité des territoires et des relations internationales. « Il était indispensable que nous montrions l’exemple » a assuré Édouard Fritch, prévenant qu’une éventuelle « politique drastique d’économie et de coupe de budget » pour la Collectivité n’est pas à exclure. « Le gouvernement devait faire cet effort » de réduction de ses membres.

Sans surprise car son nom circulait depuis plusieurs semaines, Tearii Alpha devient vice-président. Il conserve ses portefeuilles du Domaine et de l’Agriculture – exit le vocable « Économie verte ». Il avait déjà récupéré la semaine dernière l’Économie bleue des mains de Teva Rohfritsch. Il conserve également la Recherche, un portefeuille qu’il a déjà eu dans plusieurs gouvernements depuis 2007. Son objectif, rendre le plan de relance opérationnel : « en résumé, simplifions nos procédures et puis réveillons tous ces projets pour qu’ils se concrétisent ».

« C’est un homme qui porte des valeurs de fidélité, de loyauté et de compétence », a souligné Édouard Fritch. « Il a montré qu’il sait être à l’écoute et être proche de la population, au travers des dernières élections communales de Teva i Uta, pour lesquelles il fut brillamment élu ». Yvonnick Raffin, dont le nom circulait aussi beaucoup, est le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, en charge de l’énergie, de la Protection sociale généralisée et de la coordination de l’action gouvernementale. « Je suis très confiant », disait-il ce matin à la sortie de l’assemblée. Ce dernier fut notamment le directeur de la Caisse de prévoyance sociale, équivalent polynésien de la sécurité sociale.

Pas de changement pour Jean-Christophe Bouissou, qui conserve le Logement et l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires. Le président du Pays a qualifié son ministre « d’homme fidèle et loyal » qui « a démontré son efficacité en matière de développement du logement ». Il prend également sous sa responsabilité le service d’hygiène, « afin que les délais d’instruction des permis de construire soient raccourcis » pour « rassurer les investisseurs », a précisé le président. Nicole Bouteau conserve elle aussi ses portefeuilles, Travail et Tourisme, auxquels s’ajoutent désormais les transports aériens internationaux. Elle reste également en charge des relations avec les institutions.

Heremoana Maamaatuaiahutapu reste ministre de la Culture, et de l’Environnement, en charge de l’artisanat, mais il est désormais aussi en charge de la Jeunesse et des Sports auparavant entre les mains de Christelle Lehartel. Selon le président du Pays, « ce choix de lier la culture et l’environnement à la jeunesse vient du constat, qu’aujourd’hui, dans notre Pays, l’implication des jeunes polynésiens dans la culture et l’environnement est forte. C’est un bon moyen d’impliquer les jeunes à la définition et la construction de notre monde et de notre identité de demain ».

Jacques Raynal reste ministre de la Santé, en charge de la prévention, à qui le président demande « d’amplifier les actions de prévention dans l’ensemble de nos archipels pour éliminer progressivement les pathologies lourdes » qui « pèsent lourdement dans nos budgets sociaux ». Christelle Lehartel conserve l’Éducation, mais elle hérite de la Modernisation de l’administration et est en charge du numérique, précédemment aux mains de Tea Frogier. « Je souhaite impulser une vraie dynamique en faveur du télé-enseignement », dit Édouard Fritch.

René Temeharo garde son ministère, mais c’est son ministère qui change de nom : c’est à présent le ministre des grands travaux. Il conserve aussi les transports terrestres. Enfin Isabelle Sachet reste aussi au gouvernement, mais l’ancien intitulé de son ministère, « Solidarités et Famille », se transforme en « Famille, Affaires sociales, conditions féminine (une mention qui avait disparu en 2017), en charge de la lutte contre l’exclusion ». Quant à Tea Frogier, elle quitte le gouvernement, mais elle « doit être appelée à d’autres responsabilités », a déclaré Édouard Fritch.

Avec Radio 1 Tahiti.