L’île de Rurutu aux Australes (Illustration) ©Jonathan Burckel / Wikicommons
Le Président de la Polynésie française Édouard Fritch, et son ministre de l’Économie verte, en charge du foncier, Tearii Alpha, ont tenu quatre réunions, vendredi et samedi, à Rurutu et Rimatara, dans l’archipel des Australes, sur le projet de titrement du gouvernement de la Polynésie française.
Le gouvernement polynésien a l’intention de présenter un projet de loi de pays visant à rétribuer 2100 hectares de terres domaniales aux habitants des îles de Rurutu et Rimatara, dans l’archipel des Australes. « Le sujet foncier en Polynésie française revêt une importance particulière en raison, d’une part, des liens forts entre le Polynésien et la terre et, d’autre part, des défis du développement dans des domaines tels que l’agriculture, le tourisme ou le logement, qui ne peuvent prospérer qu’avec une disponibilité foncière suffisante », indique l’exécutif polynésien.
« Aujourd’hui, à Rurutu, près de 60 % de la superficie de l’île, soit 1500 hectares, est présumée domanial. A Rimatara, près de 70% de l’île soit 600 hectares, est présumé domanial. Cette situation est l’héritage de l’histoire spécifique de ces îles. Il n’y a pas eu de processus de « tomite » (Comité, ndlr) dans ces deux îles. C’est en 1952 qu’a été réalisé le premier cadastrage par Éric de Bisschop à Rurutu et Jean Cros à Rimatara. Ainsi, les seuls documents pouvant révéler un droit de telle ou telle famille sur telle ou telle terre de Rurutu ou de Rimatara sont des « procès-verbaux de bornage » établis par ces géomètres. Toutefois, ces PV de bornage ne constituent nullement un titre de propriété et de ce fait ces parcelles sont rentrées dans l’ensemble des terres présumées domaniales ».
« Cette phase de concertation publique et d’écoute des populations est essentielle avant la présentation de la loi du pays dans le circuit institutionnel de la Polynésie française. Ce projet de loi concerne donc le statut foncier de Rurutu et de Rimatara. Il est exceptionnel et spécifique à ces deux îles », a encore indiqué le gouvernement à l’issue de ces réunions publiques.