Ce jeudi matin à 9h, la Chambre criminelle de la Cour de Cassation a prononcé son délibéré dans la révision du procès Pouvanaa a Oopa de 1959. La mémoire du « Metua », père du nationalisme polynésien, a été « déchargée » par la Chambre ayant annulé son procès, suivant ainsi les recommandations de l’Avocat genérale.
Jour historique pour la Polynésie. La mémoire de Pouvanaa a Oopa, père du nationalisme polynésien et accusé en 1959 d’avoir voulu incendier la ville de Papeete suite au référendum constitutionnel de 1958, a été « déchargée » par la Chambre criminelle de la Cour de Cassation, délibérant sur l’annulation de son procès. La délibération s’est tenue au Palais de Justice de Paris, en présence notamment des deux arrières-arrières-petits-fils du Metua, Teiha et Teheiura Stephenson, de la réalisatrice du documentaire Pouvanaa Te Metua : L’élu du Peuple, Marie-Hélène Villierme, ou encore, de l’ancienne présidente de l’Université polynésienne, Louise Peltzer, petite-nièce de Pouvanaa a Oopa.
« Cela fait un demi-siècle qu’on attend cette décision », a déclaré, ému, Teiha Stephenson, saluant « un jour historique pour la Polynésie ». D’abord combat d’une famille, la réhabilitation de la mémoire de Pouvanaa a Oopa s’est récemment élargi à l’ensemble de la Polynésie. Cette révision a notamment pu aboutir à la lumière de « faits nouveaux » venus renforcés la demande. « Il a toujours dit qu’il croyait en la Justice », confie Louise Peltzer, « il n’a jamais été haineux ». Dès son retour d’exil en 1977, Pouvanaa a Oopa avait avait assuré n’éprouver « ni haine ni rancune », « la France est une grande Nation, c’est pour cela qu’elle me rendra justice », poursuivait-il. Près de 60 ans plus tard, justice a donc été rendue au père du nationalisme polynésien, qui s’était notamment dressé contre les injustices de l’administration coloniale et plus tard, contre les essais nucléaires.