Armelle Merceron, Isabelle Sachet et Eliane Tevahitua ©Radio 1 Tahiti
L’Assemblée de la Polynésie française (APF) est davantage connue pour les divergences d’opinions entre trois groupes aux visions politiques différentes qui ont du mal à s’accorder sur plusieurs sujets. Néanmoins, le projet de délibération du plan d’orientation stratégique pour une politique de la famille dépasse les divergences et rassemble trois élues déterminées à mener à terme ce projet.
La souverainiste Eliane Tevahitua et les deux autonomistes du Tapura Huiraatira (parti politique du Président Edouard Fritch) Armelle Merceron et Isabelle Sachet, ont présenté le le projet de délibération du plan d’orientation stratégique pour une politique de la famille, mardi après-midi. Toutes trois membres du Comité de pilotage à l’origine de ce plan et rapporteurs de la commission de la solidarité de l’APF, Eliane Tevahitua, Armelle Merceron et Isabelle Sachet sont allées « au-delà de leurs idéologies politiques » afin de convaincre tous les élus polynésiens sur l’importance d’un tel plan, qui doit s’inscrire « dans la réalité ». Avec ce « Plan d’action » de 60 pages (voir ci-dessous), les élues ont pour ambition de placer la famille au cœur des débats politiques et des décisions législatives et ministérielles. Consciente que ce plan bouleversera un certain nombre de dispositions économiques, sur l’alcool ou la liste des produits de première nécessité entre autres, Armelle Merceron appelle au « courage politique » pour « traduire ça en réalité« . Le plan sera débattu prochainement à l’APF en séance plénière, l’occasion pour tous les groupes présent dans l’hémicycle polynésien d’exposer leurs points de vue.
D’habitude théâtre privilégié des divergences de visions politiques en Polynésie française, l’APF a pourtant connu d’autres sujets qui ont suscité l’unanimité des élus polynésiens. En 2010 par exemple, la délibération sur l’accession à propriété pour les ménages avait reçu le soutien des pro-autonomie du Tahoera’a Huiraatira, des « centristes » du feu To Tatou Ai’a et des souverainistes de l’UPLD. En 2013, les élus avaient voté à l’unanimité une résolution demandant la révision du procès du premier député tahitien Pouvanaa a Oopa, accusé à tort d’avoir voulu incendier Papeete en 1958. En 2007, les pro-autonomie du Tahoera’a Huiraatira de Gaston Flosse et les souverainistes de l’UPLD menés par Oscar Temaru avait conclu une alliance inédite et « surnaturelle » pour faire voter une résolution demandant la réinscription de la Polynésie française sur la liste onusienne des territoires à décoloniser. Ce fut l’unique fois où les deux adversaires politiques historiques ont allié leurs forces et leurs voix.
Le plan d’orientation stratégique pour une politique de la famille: