Cyril Tetuanui, maire de Tumaraa et président du SPCPF ©DR
Chaque année, le Syndicat pour la Promotion des communes des Polynésie française (SPCPF) organise le Congrès des communes polynésiennes. Pour sa 27ème édition, celle-ci se déroule actuellement dans la commune de Taiarapu-Est sur le thème du rôle des communes dans le développement économique polynésien.
Jusqu’à jeudi, les maires de la Polynésie française tenteront de répondre à la question « comment permettre aux communes d’être un atout au développement économique de la Polynésie française ?« . Par la proximité dont elles jouissent avec leur administrés, « nos concitoyens s’orientent vers les communes lorsqu’ils rencontrent des difficultés en matière sociale et économique ou lorsqu’ils veulent faire vivre l’esprit communautaire et culturel« , a expliqué Cyril Tetuanui, président du SPCPF. Cette proximité s’est renforcée avec la crise économique, malgré le « flou juridique » entre les compétences du Pays (gouvernement de la Polynésie française) et celles des communes, précise Tahiti-infos. Néanmoins, le SPCPF et les maires de Polynésie française comptent se pencher sur l’article 43-II du statut du Pays qui prévoit une possibilité d’action des communes sur l’économie.
« Aujourd’hui, il faut peut-être faire participer la base pour envisager des projets qui soient à la portée du secteur »
Le président du SPCPF et actuel maire de la commune de Tumaraa, située sur l’île de Raiatea, met en avant un « principe institutionnel fort« ; la « libre administration« . « C’est le fait pour nos conseils municipaux de définir eux-mêmes leurs priorités en matière de service à la population. C’est au nom de ce principe, et on le sait en dépassant les limites juridiques imposées par le statut, que les communes interviennent déjà, parfois très fortement en matière sociale, culturelle, ou sportive par exemple. (…) Les communes ne souhaitent pas faire à la place, mais avec le Pays, pour que la complémentarité soit une vraie valeur ajoutée« , souligne Cyril Tetuanui. De son côté, le maire de Taiarapu-Est Anthony Jamet confiait sur le plateau de TNTV: « ll faut créer une dynamique, une nouvelle façon de voir les choses. On ne peut pas ignorer qu’il y a des acteurs importants dans le cadre du développement« , les acteurs étant l’Etat, le Pays, les communes et la société civile. Il poursuit, « il faut les mettre ensemble, réfléchir, et envisager des projets qui soient à la mesure des secteurs identifiés« . Il met en avant l’exemple du port de Faratea, dont le développement était au point mort jusqu’à très récemment, déplorant des projets qui venaient « que du haut« : « Aujourd’hui, il faut peut-être faire participer la base pour envisager des projets qui soient à la portée du secteur. On parle d’aquaculture, de pôles d’excellence… il faut être imaginatif, créer, et être volontaires !« . Pour Anthony Jamet, les communes doivent pouvoir s’appuyer sur leurs administrés, « On s’est aperçu que pour réussir un bon développement, il faut associer la société civile, qui elle, apporte des idées« .
Durant ce Congrès et à la demande du Président de la Polynésie française Edouard Fritch, les maires polynésiens devront également présenter leur position sur les Accords de Papeete et le toilettage du statut d’autonomie de 2004