©Présidence de la Polynésie
Dans un point presse commun, le président de la Polynésie française et le Haut-commissaire de la République ont annoncé un « allègement du confinement » des archipels de Polynésie, épargnées par l’épidémie de Covid-19. L’assemblée de la Collectivité a également rendu un avis favorable sur le projet d’ordonnance relatif au report du second tour du renouvellement général des conseillers municipaux de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie.
Dès ce lundi 20 avril, les habitants des archipels des Marquises, des Tuamotu, des Gambier, des Australes et ceux des Îles-sous-le-Vent dans l’archipel de la Société seront exempt d’attestation de déplacement, en rigueur dans la Collectivité d’Outre-mer comme sur le reste du territoire national depuis le début du confinement. La raison, seules les Îles-du-Vent, plus précisément Tahiti et Moorea, ont recensé des cas de coronavirus. « Le virus n’est pas présent dans nos îles », s’est réjoui le président de la Polynésie, Édouard Fritch.
Réouverture des écoles, temples et églises
Dans ces îles, les services communaux et les commerces, à l’exception des bars et des restaurants, pourront rouvrir leurs portes, mais les « gestes barrières » doivent continuer à être appliqués. La pêche, la chasse, les sorties de loisir ou de sport individuel sont aussi autorisées dans la limite du couvre-feu, toujours en rigueur. Les écoles peuvent également rouvrir, non pas pour une reprise normale des cours, mais pour donner aux élèves « une chance de travailler dans de bonnes conditions », avec notamment un accès à internet et des encadrants volontaires. La continuité pédagogique demeure effective sur l’ensemble du territoire.
En outre, les églises et temples pourront aussi, dès lundi, rouvrir leurs portes, tout en limitant l’accueil des fidèles à la moitié de la capacité du lieu de culte, et dans la limite de 50 personnes pour les sites les plus importants. En revanche, les rassemblements publics et sportifs mais surtout les liaisons au départ de Tahiti et Moorea, et même inter-îles, restent strictement interdits. Le but étant de ne pas introduire le virus dans ces îles. Pour ce qui est de Tahiti et Moorea, ces deux îles restent confinées avec les mêmes règles adoptées au fil de l’épidémie, jusqu’au 29 avril.
Second tour des municipales avant fin juin
Toujours ce vendredi, les élus de l’Assemblée territoriale de la Polynésie ont aussi rendu un avis favorable au projet d’ordonnance relatif au report du second tour du renouvellement général des conseillers municipaux de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie. Ce projet d’ordonnance apporte plus précisément une adaptation dans l’organisation du second tour des municipales en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie.
« On nous a laissé une marge de manœuvre, nous ne serons pas obligés de prendre la même date que la métropole », a expliqué le président Édouard Fritch. Dans le reste du territoire national, le décret de convocation des électeurs doit être publié avant le 28 mai 2020. Auquel cas le 2e tour de scrutin aurait lieu le 7 juin. En Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, aucune date précise mais un ordre d’idée : avant la fin juin. Si ce délai n’est pas respecté, le 1er tour est renouvelé dans les communes où le maire n’a pas été élu ou réélu dès le 15 mars dernier.
« Je crois que ce serait démocratiquement injuste qu’on annule, puisque les gens se sont déplacés, se sont exprimés : on ne peut pas le faire disparaître pour une histoire de date », estime Édouard Fritch. Un avis partagé par l’ensemble des élus. Néanmoins, ce second tour devra se faire à la fin du confinement. Le gouvernement polynésien entend demander l’avis du Conseil scientifique sur la date qu’il fixera.