« Un énième plan Chlordécone serait en cours de préparation mais il me semble impératif d’avancer plus rapidement sur l’accompagnement de ces ouvriers qui ont été en contact direct avec la molécule et qui attendent depuis 30 ans. C’est pourquoi je vous demande la mise en place immédiate d’une action spécifique à destination de ces personnes et de leur famille. Il s’agit d’un premier pas essentiel » a écrit la sénatrice de la Martinique tout en ajoutant que « le fonds d’indemnisation des victimes doit être mis en oeuvre». Catherine Conconne a par ailleurs demandé l’engagement du Président de la République sur cette question lors de son déplacement en Martinique en 2018.
La Commission européenne considère le chlordécone comme un polluant environnemental
Si la question de l’indemnisation des victimes du chlordécone tarde, au niveau européen, la plainte déposée par l’avocat et président de REV Guadeloupe Harry Durimel et plusieurs associations guadeloupéennes en 2014 suit son cours. Mi-août, la Commission européenne sur l’usage du chlordécone aux Antilles a rendu ses conclusions dans l’enquête diligentée sur l’usage du chlordécone aux Antilles. La Commission a ainsi conclu que « le chlordécone est « considéré comme un polluant environnemental et cette pollution fait actuellement l’objet d’un suivi visant à vérifier que la santé humaine et animale ainsi que l’environnement ne courent pas de risques ». « La substance active organochlorée chlordécone « n’a jamais été approuvée en Europe », de sorte que, selon le règlement 1107/2009, cette substance ne pouvait pas être commercialisée ou utilisée, sauf exception dûment notifiée à la Commission, ce qui n’est pas le cas du chlordécone». La Commission européenne a par ailleurs rappelé que « des mesures doivent être mises en place pour assurer le respect des normes de qualité environnementale pour « les eaux douces, les eaux et les biotes de transition » et la « traçabilité et l’information des consommateurs sont une « exigence fondamentale».
Le Président Rev Guadeloupe Harry Durimel a salué ces avancées mais appelle à la vigilance . « Au niveau européen, c’est une pression utile qui est exercée sur la France parce qu’au niveau français, on semble vouloir nous endormir avec des plans Chlordécone qui ne sont pas palpable sur le territoire. En matière environnementale, c’est souvent l’Union Européenne qui a fait bouger la France» a déclaré Harry Durimel au micro de Guadeloupe la 1ere.