Politique : Les maires de Polynésie appelés à l’unité face à la crise

Politique : Les maires de Polynésie appelés à l’unité face à la crise

©Présidence de la Polynésie française

Le Pays et l’État ont réuni les tavana de toute la Polynésie à la présidence, ces jeudi et vendredi, dans la lignée du séminaire du Syndicat pour la Promotion des Communes (SPC) de la Collectivité. Le message est clair : face à la crise économique, sociale, mais aussi celle des finances publiques, les institutions devront travailler, plus que jamais, de concert. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.  

Les tavana (maires, ndlr) réunis à la présidence. Le rendez-vous, presque devenu une coutume sous l’ère Fritch, a habituellement lieu en octobre ou novembre. « Nous n’avions pas réuni les maires, en fin d’année dernière, car nous étions à la veille de la fin d’une mandature » rappelle le président du Pays et maire de la commune de Pirae. Le récent scrutin municipal et les réunions du Syndicat pour la promotion des communes, qui ont attiré les maires à Tahiti toute la semaine, étaient donc une « opportunité à saisir » avant un prochain congrès annuel des communes (CAC 48) qui devrait se tenir en avril.

L’opportunité, pour l’État et le Pays, de rencontrer les nouveaux tavana – 19 maires ont été élus pour la première fois, dont 9 au Tuamotu. Mais surtout de faire le point, trois semaines après la réouverture du ciel, sur la crise sanitaire, économique et sociale. Le haut-commissaire Dominique Sorain a tenu a félicité les tavana, « piliers dans la crise sanitaire », pour leur « esprit de solidarité ». Il a assuré du soutien de l’État en retour.

Au moins 2,5 milliards CFP en moins pour le FIP

Le Haut-commissaire, comme le président du Pays, connaissent l’inquiétude des maires pour les finances de leurs communes. « Une inquiétude légitime », juge même Édouard Fritch, qui rappelle que la baisse des recettes fiscales avoisinera les 15 milliards de francs pour le Pays en 2020, soit environ 125,7 millions d’euros. « Cela correspondrait d’ores et déjà à une baisse d’environ 2,5 milliards de francs (20,95 millions d’euros), qui va se répercuter directement sur le budget 2022 du FIP (fond intercommunal de péréquation, ndr) », calcule le président Édouard Fritch.

« A cela il faudra ajouter les baisses de recettes à afficher aux budgets primitifs de la Polynésie française au titre de 2021 voire de 2022 ». Il faudra donc « s’organiser », explique celui qui a déjà promis un serrage de ceinture pour le Pays et ses satellites.

Seules notes optimistes : les 5 milliards (41,9 millions d’euros) prélevés dans le budget du FIP en début de crise ont bien été remboursés, et le fond affiche toujours 12 milliards de francs de trésorerie (100,56 millions d’euros), « dont la moitié est libre d’engagement ». De quoi « tenir bon en attendant que notre économie reprenne son plein essor », explique Édouard Fritch, qui compte sur les parlementaires – et notamment les nouveaux sénateurs, rappelle-t-il devant les grands électeurs – pour essayer d’obtenir « une compensation » à Paris.

Un fond de secours pour les calamités naturelles

Les deux jours de réunion à la présidence ont un programme chargé. L’État et le Pays en profitent pour « répondre à toutes les questions » sur les mesures sanitaires et les aides exceptionnelles, on évoque le toujours très tendu calendrier d’application du Code général des collectivités territoriales, le Haut-commissaire invite encore une fois aux regroupements en communauté de communes… Bref, l’occasion d’échanger sur tous les sujets. Et de lancer des chantiers. Comme le « fond de secours » qu’Édouard Fritch veut mettre en place pour aider les communes à reconstruire leurs équipements après les événements graves (inondations, tempêtes…).

De son côté, Dominique Sorain a annoncé qu’un plan de lutte contre l’ice, repoussé de quelques mois pour cause de covid, sera présenté d’ici un mois. « Les communes et leurs tavana seront pleinement impliqués à travers notamment les comités locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) » a expliqué le représentant de l’État. Ce vendredi, les élus doivent notamment parler de la rentrée scolaire, ou du plan d’investissement du Pays dans les archipels.