Politique en Nouvelle-Calédonie : La jeunesse au cœur de la feuille de route du gouvernement Santa

Politique en Nouvelle-Calédonie : La jeunesse au cœur de la feuille de route du gouvernement Santa

©Facebook / Thierry Santa

Dans son discours de politique générale, ce jeudi matin en Nouvelle-Calédonie, le président du gouvernement Thierry Santa a mis la jeunesse au cœur des enjeux. Il s’est également exprimé sur la desserte aérienne et l’avenir institutionnel. 

Pour le président du gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie, Thierry Santa, la jeunesse est la « grande cause territoriale qui transcende nos clivages », notamment entre indépendantistes et loyalistes. À ce sujet, il s’est exprimé sur l’avenir institutionnel du Caillou en évoquant les référendums d’autodétermination : « Je souhaite ardemment que la Nouvelle-Calédonie reste au sein de la République Française et continue de bénéficier de son accompagnement et de sa protection. Je respecte néanmoins la conviction de mes collègues selon laquelle l’avenir de la Nouvelle-Calédonie peut se construire dans l’indépendance », a déclaré l’élu non indépendantiste issu des rangs de l’Avenir en Confiance de Sonia Backès.

« Malgré ces convictions divergentes au sein du gouvernement, nous devrons continuer à travailler ensemble, autant que les Calédoniens devront continuer à vivre ensemble, quelle que soit l’issue de ces consultations ». Pour Thierry Santa, l’achèvement du processus des Accords de Matignon et Nouméa « renvoie à la responsabilité de l’héritage » laissée à la jeunesse calédonienne, « une cause qui donne du sens à une vie, une cause qui, collectivement, nous projette au-delà de nous-mêmes, de nos intérêts et préoccupations immédiates ». « Œuvrer pour l’avenir de notre jeunesse, de nos enfants, de notre pays, nous impose d’assumer qui nous sommes aujourd’hui et où nous en sommes. Avec nos valeurs, notre histoire, résolument projetés, tous ensemble vers l’avenir », a-t-il poursuivi.

Desserte aérienne et relance économique

Sur le volet plus économique, Thierry Santa a évoqué les sujets du tourisme et surtout du transport aérien. « Le gouvernement s’engage à faire évoluer le secteur du transport aérien qui devra s’opérer par un rapprochement des compagnies aériennes du pays », à savoir Aircalin, Air Calédonie et Air Loyauté qui a récemment annoncé la création d’une compagnie low-cost régionale. « Cela permettra au secteur de se développer dans un souci de rationalisation des coûts, et avec un objectif de diminution significative des tarifs ». Pour Thierry Santa, « le transport aérien doit répondre plus efficacement au besoin de mobilité des Calédoniens et à nos ambitions en matière de développement touristique ».

Toujours sur le plan économique, « le gouvernement mènera une politique de relance pour permettre à la Calédonie de trouver le chemin de la croissance, de la prospérité et de la création d’emplois ». Thierry Santa a annoncé un projet de loi de Pays en ce sens d’ici la fin de l’année, nourri par un débat avec les entreprises. Côté taxe, une loi de programmation fiscale serait dans les tiroirs du gouvernement, impliquant notamment une simplification de la Taxe générale à la consommation, votée par l’ancienne équipe. Il a également évoqué une taxe comportementale sucre.

Les « nouveaux vecteurs de croissance »

Si le nickel est toujours considéré comme « un fondamental » de l’économie calédonienne, le gouvernement Santa entend toutefois diversifier cette économie : numérique, énergies renouvelables ou encore tourisme et biodiversité marine et terrestre comme « nouveaux vecteurs de croissance ». Protection sociale et Ruamm ont également été évoqués : « Sachez que je mets tout en œuvre pour faire en sorte que les paiements aux assurés, aux professionnels de santé, et aux centres hospitaliers soient maintenus », a-t-il assuré. « Nous trouverons de quoi combler le déficit de trésorerie du Ruamm qui continuera de se creuser tant que des décisions courageuses ne seront pas prises ».

Dans son discours de politique générale, Thierry Santa s’est aussi exprimé sur le développement durable, et souhaite « mettre en œuvre une véritable politique environnementale ». Pour la condition féminine, « tous les secteurs du gouvernement seront attachés à collaborer pour mettre en œuvre des actions transversale permettant d’assurer une réelle participation des femmes dans le développement de la Nouvelle-Calédonie ». En parallèle, le chef de l’exécutif calédonien veut faire de la « la lutte contre les violences intrafamiliales » un « enjeu majeur pour le gouvernement ».

Des réactions nuancées : 

Du côté de Calédonie Ensemble, l’autre parti non indépendantiste, on regrette « une déclaration de politique générale désespérément vide et creuse ». « On ne peut que constater que la DPG du président du gouvernement n’est pas à la hauteur des attentes des Calédoniens », poursuit le parti qui fut au pouvoir lors de la précédente mandature, dans son communiqué lapidaire.

« C’est un discours qui est loin du programme alléchant que l’Avenir en Confiance avait promis durant la campagne » renchérit Louis Mapou, chef du groupe indépendantiste UNI. « C’est un discours qui manque d’ambition pour notre pays, dans un moment où on doit aborder le référendum dans un esprit volontariste ». « Tout ce qu’il a évoqué aujourd’hui ce sont des choses que nous avons déjà largement évoqué durant la mandature précédente ».

Un son de cloche totalement différent de la part de l’UC-FLNKS, l’autre grande formation indépendantiste, qui se dit satisfait du discours de Thierry Santa, « sincère et pragmatique » et qui « correspond à relever les défis des situations d’aujourd’hui » assure Pierre-Chanel Tutugoro. Enfin et sans surprise, les élus de l’Avenir en Confiance ont bien évidemment salué le discours de politique générale de Thierry Santa.