Politique en Nouvelle-Calédonie : Daniel Goa, Président de l’Union Calédonienne, perd les municipales partielles à Hienghène

Politique en Nouvelle-Calédonie : Daniel Goa, Président de l’Union Calédonienne, perd les municipales partielles à Hienghène

Daniel Goa, Président de l’Union Calédonienne ©La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

Ce dimanche 19 novembre, le Président du parti indépendantiste calédonien, Union Calédonienne, n’a pas été réélu maire de Hienghène lors des élections municipales partielles. André Levy, tête de liste Soweï-Palika, a remporté le scrutin avec 650 voix.

C’est à la suite de plusieurs démissions de Conseillers municipaux, en novembre 2015 et de façon plus importante en octobre 2017, que l’Etat avait décidé le renouvellement total du Conseil municipal de la commune de Hienghène (province Nord). En effet, pas moins de 8 Conseillers municipaux avaient démissionné sur les 19 au total.

Ce dimanche, c’est donc la liste Soweï-Palika menée par André Levy qui est arrivée en tête avec 650 voix. Daniel Goa, maire sortant élu en 2014 et Président de l’Union Calédonienne, obtient 532 voix. Le taux de participation s’élève à 51%. La commune de Hienghène est un des nombreux bastions indépendantistes de la province Nord. Elle fut notamment administrée par Jean-Marie Tjibaou, de 1977 à son assassinat en 1989. Avant Daniel Goa, c’est Jean-Pierre Djaïwé du Palika qui dirigeait la commune de 2012 à 2014.

André Levy, tête de liste du Soweï-Palika ©La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

André Levy, tête de liste du Soweï-Palika ©La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

Avec la victoire ce dimanche d’André Levy, la commune revient donc dans le giron du parti indépendantiste Palika de Paul Néaoutyine, Président de la province Nord. La défaite de Daniel Goa à ces élections intervient sur fond de dissensions internes à l’Union calédonienne et d’opposition politique avec le Palika. Lors du dernier congrès de l’Union Calédonienne qui l’avait réélu aux commandes du plus vieux parti calédonien, Daniel Goa, héritier de Tjibaou, avait durci son discours, en assurant que novembre 2018, date prévue du référendum, marquerait la fin des Accords historiques et que les indépendantistes seraient alors affranchis des consensus signés en 1988 et 1998. Ce qui ne cesse d’inquiéter les autres partenaires qui redoutent ni plus ni moins un boycott du scrutin de l’an prochain par des indépendantistes quasiment certains de perdre la partie. Impression confirmée par l’absence des indépendantistes au colloque de ce week-end sur l’avenir institutionnel du territoire.

Le vainqueur de l’élection de Hienghène est un proche de Paul Néaoutyine, patron du Palika, indépendantiste historique, mais pas hostile à un aménagement progressif du futur statut. Le contentieux local à Hienghène dépasse donc les contreforts de la côte est calédonienne. Il fragilise l’une des conditions politiques du bon déroulement du scrutin de novembre prochain. Version calédonienne de l’effet papillon.