Plan de relance à La Réunion et NRL : Didier Robert précise les modalités

Plan de relance à La Réunion et NRL : Didier Robert précise les modalités

Alors que le Conseil régional a acté la reprise des travaux de la Nouvelle route du Littoral (NRL) pour le 15 septembre, en adoptant le protocole d’accord en la Région et les constructeurs du chantier, le président de l’institution réunionnaise Didier Robert s’est exprimé ce mardi à l’issue de ce vote. Dans une interview accordée à Outremers360, il revient également sur le plan de relance et l’enveloppe prévue pour la NRL qui sera discutée cette semaine à Paris. 

La commission permanente de ce jour a présenté aux élus du Conseil Régional le protocole de poursuite des travaux de la NRL. Quels en sont les contours ? Après de nombreuses semaines de négociations et de réunions, sur quelles bases vos accords ont pu être scellés ?

C’est un moment très important que celui du vote qui s’est tenu ce matin. Le protocole qui a été approuvé par la commission permanente va nous permettre de terminer le chantier NRL dans le cadre d’un calendrier et de coûts maîtrisés.

Avant de parvenir à ce protocole, nous avons d’abord étudié toutes les solutions qui auraient pu nous permettre de finaliser le marché passé avec le groupement pour réaliser les digues. Aucune solution juridique acceptable n’ayant pu être trouvée, nous avons fini par convenir tous ensemble que la meilleure solution consistait à résilier ce marché et à lancer de nouveaux appels d’offre.

Dans le protocole, les concessions financières de la Région, dont 12 millions d’€ d’indemnités forfaitaires, sont largement compensées par les garanties que nous avons obtenues en contrepartie. La renonciation du groupement (des constructeurs GTOI SBTPC VINCI, ndlr) à toute réclamation ou recours évite à la collectivité tout risque d’avoir à dépenser des montants potentiellement beaucoup plus élevés dans le cadre de procédures juridiques complexes, et permet la reprise rapide du chantier des digues.

Le chantier a t- il été arrêté ?

Le chantier NRL dans son ensemble n’a connu aucun arrêt depuis son démarrage en 2014. Seule sa portion qui concerne la digue entre La Grande Chaloupe et La Possession reste suspendue depuis septembre 2019. Les retards pris sur cette portion sont clairement le fait des tentatives incessantes d’opposants politiques dont le seul but est de freiner la réalisation de ce chantier d’intérêt général.

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Une première annonce au sortir de la Préfecture évoquait un démarrage de la partie digue des 2,7 km restants au 15 septembre et le lancement d’un nouveau marché. Cela est-il confirmé ?

Si nous avons engagé le chantier NRL, c’est dans l’objectif d’assurer la sécurité des 80 000 véhicules qui utilisent cet axe de circulation chaque jour. C’est à la fois un impératif et une urgence. Dans le protocole, le groupement s’engage formellement à débuter de façon accélérée la partie digue restante pour terminer la route sur la base d’un juste prix, dans un calendrier le plus resserré possible.

Dans l’immédiat, le groupement dispose de suffisamment de matériaux pour poursuivre le chantier jusqu’à fin 2021. Il est important pour la suite que des initiatives émergent pour une collecte suffisante des andains dans le cadre d’un travail de valorisation dont les terres agricoles réunionnaises ont besoin.

Par ailleurs, nous avons lancé un appel d’offre pour un raccordement provisoire à la Grande Chaloupe. En 2021, nous pourrons rouler sur près de 9 km sur la NRL. C’est alors la voie bus la plus longue de France qui permettra aux usagers d’entrer sur Saint-Denis.

Ensuite, nous achèverons ce chantier réunionnais, français, européen, déjà réalisé à plus de 80 %, et d’une importance majeure pour notre île.

Le ministre des Outre-mer a annoncé lors de sa visite en août dernier l’intégration de la NRL dans le Plan de relance économique. L’opposition dénonce une manne financière qui prive les autres régions d’Outre-mer de crédits au profit de la NRL. Quelle est votre position sur ce point ?

Ce que j’observe, c’est que les mêmes qui reprochent ces dernières années à la Région un financement prétendument excessif du chantier NRL, contestent aujourd’hui l’enveloppe supplémentaire que nous avons obtenue de l’État pour pouvoir finaliser la construction dans les meilleures conditions. La posture d’opposition systématique de ces détracteurs rend leurs arguments incohérents et contradictoires d’un jour à l’autre.

Le gouvernement et les services de l’État considèrent comme urgente et prioritaire la fin des travaux de la NRL pour la sécurité de tous et se sont engagés sur le dossier. Nous ne pouvons que saluer cette décision. Par ailleurs, l’enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros du Plan de Relance est prévue pour couvrir de façon adaptée, pertinente et équitable les besoins des différents territoires de l’Outre-mer. Le détail de l’utilisation des fonds communiqué à ce stade par l’État en témoigne sans aucune ambiguïté.

Ce Jeudi vous signerez avec le Premier ministre le Plan de relance à Paris. Quelles sont vos attentes et les engagements du Gouvernement à ce jour ?

Il y a aujourd’hui un partenariat très fort entre l’État et la Collectivité. Dans son Plan pour les Outre-mer, le ministre a su prendre à bras-le-corps les spécificités de notre île et répondre aux véritables attentes des Réunionnais. Le Plan favorisera une relance rapide pour notre territoire au moyen des travaux routiers, de l’augmentation du nombre de PEC, de la rénovation des réseaux d’eau, du soutien au monde agricole.

En visite à La Réunion fin août, Sébastien Lecornu avait assuré que la NRL ferait partie du plan de relance à La Réunion ©Twitter

En visite à La Réunion fin août, Sébastien Lecornu avait assuré que la NRL ferait partie du plan de relance à La Réunion ©Twitter

De façon plus générale, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a posé les bases d’une véritable politique pour le développement des Outre-mer. Nos territoires ultramarins retrouvent enfin leur juste place au sein de la politique de l’État.

Aujourd’hui, en tant que Président de la Région Réunion, je resterai naturellement vigilant sur la suite, mais je suis à ce stade beaucoup plus rassuré sur l’avenir des finances locales sur notre territoire, sur la réelle coordination des moyens dont nous avons besoin pour avancer, et sur la capacité de la collectivité régionale à accentuer ses efforts en matière d’investissement et à pouvoir rester mobilisée  auprès des entreprises réunionnaises.