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Alors que l’Union européenne est en passe de négocier un nouvel accord de pêche avec les Seychelles, impliquant notamment la ZEE de Mayotte, le député Mansour Kamardine a demandé au ministre de l’Agriculture un état des lieux de l’exploitation halieutique dans la ZEE de l’île.
« La Commission européenne demande actuellement au Conseil européen l’autorisation de négocier un accord de pêche avec les Seychelles concernant la zone économique exclusive de Mayotte pour prendre le relai de l’actuel accord en exercice qui prend fin en juin 2020 », rappelle le député dans sa question écrite.
« Concernant l’éventuel accord à négocier, des voix de parlementaires européens s’élèvent contre, qualifiant cette éventualité comme l’organisation d’un « pillage », c’est à dire le prélèvement non maîtrisé de la ressource économique sans contrepartie sérieuse pour le territoire français et européen de Mayotte ». C’est notamment Younous Omarjee, eurodéputé LFI, qui s’est montré « alarmiste quant à la préservation de la biodiversité et l’atteinte à la ressources économique sans contrepartie pour Mayotte d’un accord avec les Seychelles ».
Afin « d’éclairer la représentation nationale et la population mahoraise sur les risques en matière de préservation de la biodiversité marine, de conservation de la ressource économique et sur la réalité des retombées à Mayotte des autorisations de pêche délivrées », le député demande des informations « concernant la pêche dans la ZEE mahoraise, année par année, l’estimation des stocks de poissons notamment de thons, le tonnage de thons pêchés, le montant des ressources financières induites qui ont été fléchées vers le développement du secteur de la pêche à Mayotte, le nombre de bateaux par pavillon, le territoire d’origine (Métropole, Espagne, Réunion, Seychelles…) des armateurs par pavillon », et ce, de 2014 à 2018.
En outre, Mansour Kamardine souhaite une indication sur« les projections actuelles, année par année, de 2019 à 2022, des stocks de poissons notamment de thons, de tonnage de thons prélevés et le montant estimé annuel des ressources financières induites qui seront fléchées vers le secteur de la pêche mahoraise, le nombre de bateaux par pavillon, le territoire d’origine des armateurs par pavillon qui devraient bénéficier d’autorisations de pêche ».
Si un tel accord « présenterait l’avantage de la confirmation de la reconnaissance de la francité de Mayotte par un état membre de l’Union Africaine, membre de surplus de la COI », « ces risques doivent être évalués en toute transparence via à vis des Mahorais qui doivent également connaitre les retombées économiques locales de l’exploitation de la ressource halieutique », insiste-t-on encore.