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La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé jeudi avoir saisi la justice concernant les déclarations du patrimoine mobilier de l’ancien président et ancien sénateur de la Polynésie française, Gaston Flosse.
La HATVP estime « qu’il existe en l’état un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de ces déclarations, du fait de l’omission d’une partie substantielle de son patrimoine mobilier », selon un communiqué. Il s’agit de parts dans une SCI non déclarées, pour un montant important, a par ailleurs précisé une source proche du dossier. C’est l’examen des déclarations de situation patrimoniale établies par M. Flosse en 2014 sous l’effet des lois sur la transparence consécutives à l’affaire Cahuzac qui a conduit la Haute autorité à saisir le procureur de la République de Paris. Le parquet peut décider d’ouvrir une enquête judiciaire, comme il l’a fait pour d’autres cas notamment de parlementaires signalés par la HATVP.
L’ancien sénateur (UMP puis DVD) et président de la Polynésie française de 1984 à 2004 puis de 2013 à 2014, âgé de 84 ans, a déjà eu à plusieurs reprises maille à partir avec la justice. Dernier épisode en date: il a été condamné le 25 février par la cour d’appel de Papeete à 18 mois de prison avec sursis, 16.700 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics dans une affaire d’écoutes et de filatures. Cette décision de justice a mis un coup d’arrêt à la carrière politique du « Vieux lion » – surnom donné par ses partisans comme ses adversaires -, alors qu’il avait plusieurs fois annoncé son intention de se présenter aux élections territoriales de 2018. Il était déjà sous le coup d’une peine d’inéligibilité de trois ans, pour une affaire de détournement de fonds publics portant sur des emplois fictifs, ce qui lui avait fait perdre le pouvoir en septembre 2014, au profit de son dauphin Edouard Fritch, avec lequel il s’est depuis brouillé. Le Conseil constitutionnel avait le même mois constaté la déchéance de M. Flosse de son mandat de sénateur. Il siégeait à la Chambre haute depuis 1998, après avoir été notamment le Secrétaire d’Etat au Pacifique sud de Jacques Chirac entre 1986 et 1988.
Avec AFP.