Fin février, le député de Mayotte Mansour Kamardine (Les Républicains) avait demandé au Premier ministre la tenue d’une réunion d’urgence sur la sécurité de l’île, suite à un « déferlement de violence » depuis six mois. Dans sa réponse, le Premier ministre n’y semble pas favorable.
« Afin de lever le déni de réalité́ et l’immobilisme du ministre de l’Intérieur et du délégué du gouvernement concernant la forte dégradation de la situation sécuritaire et le déferlement de violence que connait Mayotte depuis 6 mois, j’avais sollicité l’organisation d’une réunion d’urgence à Matignon », a rappelé le député de Mayotte dans un communiqué.
Édouard Philippe « considère que la conférence concernant l’ensemble des Outremer qui s’est tenue pendant 3h le 27 janvier au ministère des Outre-mer vaut les assises de la sécurité à Mayotte que j’appelle de mes vœux depuis 6 mois » a déploré Mansour Kamardine dans un communiqué.
De son côté, le Premier ministre rappelle que « l’État a réalisé les 20 actions sur lesquelles il s’était engagé » lors du plan de 2018 suite à la crise sociale qui a secoué l’île. Il cite notamment le renforcement des forces de sécurité, « la pérennisation de la présence d’une troisième unité de force mobile » et « la création d’une compagnie départementale d’intervention de la police nationale ».
Mais selon Mansour Kamardine, « les informations transmises au Premier Ministre par ses services sont erronées puisque que sa réponse affirme que les 20 engagements du gouvernement pris en mai 2018 sont engagés alors que la simple transmission trimestrielle des statistiques de la délinquance (mesure 4 du plan de 2018) ne s’est pas concrétisée ».
« Il va de soi qu’une réunion de 3 heures à Paris portant sur les 13 territoires d’Outre-mer ne saurait valoir des assises de la sécurité à Mayotte » poursuit encore le député qui réitère sa demande « d’organisation d’assises » et propose « qu’elles se tiennent le lendemain de l’installation des nouveaux conseils municipaux et sur 3 jours pleins ».