Pacifique : Le Premier ministre australien visite l’Océanie, où s’affirme la Chine

Pacifique : Le Premier ministre australien visite l’Océanie, où s’affirme la Chine

Scott Morrison est arrivé ce mercredi au Vanuatu, où il a rencontré le Président Tallis Obed Moses (photo) et son homologue vanuatais ©Twitter / Scott Morrison

Le Premier ministre australien Scott Morrison a entamé ce mercredi une importante tournée pour rencontrer plusieurs voisins océaniens, avec notamment pour objectif de réaffirmer l’influence de son pays face à une Chine de plus en plus présente.

Scott Morrison est le premier chef de gouvernement australien à se rendre, ce mercredi et jeudi, au Vanuatu depuis des décennies. La dernière visite d’un Premier ministre australien sur cet archipel mélanésien du Pacifique sud remonte en 1990 avec Bob Hawke, lors d’un Forum des îles du Pacifique. Il sera surtout le premier à réaliser une visite bilatérale aux Fidji, qui est pourtant la quatrième économie de la région. Il doit y prononcer vendredi un discours. Le Premier ministre fidjien a qualifié cette étape d’historique.

Face à la montée de l’influence de la Chine dans le Pacifique, le gouvernement Morrison multiplie les efforts pour conserver le rôle que l’Australie y a joué historiquement. Ce voyage sera principalement consacré aux « partenariats en termes de sécurité, d’économie et de culture », a expliqué Anne Ruston, ministre délégué au développement international et au développement du Pacifique. L’Australie est de loin le principal partenaire commercial des pays du Pacifique, et fournit quatre fois plus d’aide aux pays de la zone que le deuxième donateur, la Nouvelle-Zélande. Mais cette influence diminue.

En réponse, Scott Morrison s’est engagé à déployer davantage de diplomates en Océanie, à augmenter ses investissements et les partenariats en termes de sécurité, ou encore à créer une base militaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans un discours devant les forces armées australiennes en novembre 2018, Scott Morrison avait affirmé son intention d’ouvrir des Consulats en Polynésie française, aux îles Cook, aux Palaos, à Niue et aux îles Marshall afin d’être présent dans tous les pays membres du Forum des îles du Pacifique.

Il s’était également engagé à créer un fonds d’aide de 2 milliards de dollars australien pour le financement d’infrastructures telles que les télécommunications, l’énergie, les transports et l’eau. Pour Jenny Hayward-Jones, de l’Institut Lowy, il y a un « sentiment de panique à Canberra, où on craint que l’influence grandissante de la Chine menace désormais les intérêts australiens ». Pékin a injecté des milliards de dollars dans des prêts pour des projets d’infrastructure dans plusieurs États insulaires.

Plusieurs pays océaniens reprochent en outre à Canberra son inertie face au changement climatique, alors que leurs archipels sont gravement menacés par la montée des eaux. En raison de sa consommation de charbon et de sa population restreinte (25 millions d’habitants), l’Australie est un des pays au monde qui génèrent le plus de gaz à effet de serre par habitant. Or Scott Morrison, qui va au-devant d’élections législatives compliquées en mai, a renoncé en septembre à faire inscrire dans la loi les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Avec AFP.