Le gouvernement a saisi l’autorité de la concurrence pour une demande d’avis concernant le fonctionnement de la concurrence en matière d’importation et de distribution des produits de grande consommation outre-mer, constatant « des écarts persistant » entre les prix dans ces territoires et ceux de l’Hexagone.
L’Autorité de la concurrence a été saisie par le ministre de l’Economie et des Finances pour analyser « l’évolution des prix sur les marchés en cause depuis l’établissement de son précédent avis » en 2009, « ainsi que les causes susceptibles d’expliquer le maintien d’un différentiel de prix par rapport aux marchés métropolitains », explique-t-elle dans un communiqué.
Elle devra également évaluer « l’impact sur le fonctionnement des marchés de détail et sur les producteurs locaux de la commercialisation de denrées alimentaires relevant des marchés dits ‘de dégagement’ » pour leurs produits invendus. Elle devra enfin analyser le « transport maritime et les services portuaires, dont le coût a un impact non négligeable sur les prix de revente des marchés de détail ». « L’observation des niveaux de prix dans ces territoires montre des écarts persistant avec ceux pratiqués en métropole, au détriment du pouvoir d’achat des ménages, de la compétitivité des entreprises et de la croissance » dans ces territoires, explique-t-elle.
En 2009, l’Autorité avait rendu un avis sur les produits de grande consommation outre-mer, qui constatait une concurrence insuffisante, notant que certains groupes détenaient « des parts de marché supérieures à 40% sur un département ou sur certaines zones de chalandise ». Le futur avis sera « l’occasion de réévaluer la situation de la concurrence dans ces secteurs, en prenant en compte notamment l’impact des lois du 20 novembre 2012 relatives à la régulation économique en outre-mer », dite loi Lurel, « et du 28 février 2017 relative à l’égalité réelle outre-mer ».
La loi de régulation économique outre-mer visait à réduire les écarts importants de prix constatés entre les Outre-mer et l’Hexagone pour des produits de grande consommation et certains services, ainsi qu’à limiter les effets de situations de monopole. Selon un rapport parlementaire de 2016, « un véritable effort a été fait sur la vie chère, avec une baisse des prix significative (entre -5 et -16% selon les territoires) », mais « le sujet de la cherté de la vie reste un sujet de préoccupation importante dans les Outre-mer », et « il faut aller plus loin ».
Avec AFP.