« Outre-mer en commun », un plan d’un milliard d’euros lancé par le Ministère des Outre-mer et l’AFD en faveur des collectivités locales et les entreprises

« Outre-mer en commun », un plan d’un milliard d’euros lancé par le Ministère des Outre-mer et l’AFD en faveur des collectivités locales et les entreprises

© Outremers 360

La Ministre des Outre-mer Annick Girardin et le directeur général de l’Agence Française du Développement Rémy Rioux ont lancé ce 25 mai, l’initiative « Outre-mer en Commun ». Un plan doté d’un montant d’un milliard d’euros, qui a pour objectif de répondre à l’urgence sanitaire, de soutenir les collectivités locales et les entreprises mais aussi de favoriser une relance durable des trajectoires 5.0 des territoires ultramarins.

Avec l’initiative «Outre-mer en commun », le Ministère des Outre-mer et l’AFD entendent mener la riposte contre la pandémie du Covid-19, qui a exacerbé les tensions sanitaires, sociales et économiques des territoires ultramarins. « Cette initiative, nous l’avions déjà pensé en amont suite à la Trajectoire 5.0 et l’engagement de toutes les collectivités sur cette trajectoire. La crise du Covid-19 a accéléré nos travaux pour être aujourd’hui en mesure d’annoncer cette aide aux territoires ultramarins» a déclaré Annick Girardin à l’issue d’une rencontre avec Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.

 

« Cette initiative « Outre-mer en commun» permettra d’apporter une réponse à la fois d’ampleur mais aussi des réponses spécifiques pour nos Outre-mer, en complément des différents dispositifs que le gouvernement met en place pour les collectivités locales et pour les entreprises» a précisé pour sa part Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.

Elle repose sur trois axes. D’abord, répondre à l’urgence sanitaire en renforçant l’appui aux réseaux de surveillance épidémiologique ou en apportant un soutien financier aux systèmes de santé ultramarins (hôpitaux, ehpad). « Nous allons être à l’écoute de besoins d’investissement de nos systèmes de santé pour faire face à cette épidémie mais aussi aux autres maladies qui pourraient survenir à l’avenir».
Le second axe de cette initiative a pour objectif d’accompagner les collectivités locales et entreprises ultramarines. « On va décaisser plus vite les crédits existants, on va mettre en place des prêts à long-terme rapidement, et en particulier dans les collectivités du Pacifique où il y a de gros besoins. Du côté des entreprises, on va appuyer l’Adie pour lutter contre l’économie informel ou soutenir des entreprises formelles par le réseau bancaire avec des financements, des liquidités apportées aux banques locales si elles ont des difficultés à traiter les demandes faites par les PME», a indiqué Rémy Rioux.

S’agissant plus spécifiquement de la zone Pacifique, l’AFD vient d’accorder, à la demande et avec la garantie de l’État, un prêt amortissable à la collectivité de la Nouvelle-Calédonie d’un montant de 240 millions d’euros pour faire face au besoin de trésorerie urgent. L’Agence étudie également, en étroite concertation avec l’État, les moyens d’appui à apporter au gouvernement de la Polynésie française au regard des impacts économiques et financiers de la crise.

Dans ce volet économique, l’AFD expérimentera aussi  à Mayotte dès le second semestre 2020, un dispositif de préfinancement du FCTVA (Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée) pour les communes. « Ceci peut amener 20 à 25 millions d’euros de ressources pour ce territoire qui est particulièrement frappé par la crise», a ajouté Rémy Rioux.

Rendre «le monde d’après» meilleur que «le monde d’avant»

Cette initiative comprend également un plan de relance inclusive et décarbonée. « Il faut que ces soutiens d’urgence soient aussi articulés à un dialogue, des plans d’investissements qui rendent le « monde d’après» meilleur que le «monde d’avant». Un point important selon Rémy Rioux car « il faut veiller à ce que la phase de relance n’abandonne pas ces objectifs et ces transformations indispensables au plan environnemental, climatique, biodiversité et au plan social avec la lutte contre les inégalités». Pour cela, l’AFD souhaite accélerer les trajectoires 5.0 des territoires ultramarins grâce à un fonds Outre-mer 5.0, notamment par le biais de prêts bonifiés.