Six députés et trois sénateurs de La Réunion demandent à Emmanuel Macron de défendre le programme d’aides européennes agricoles spécifiques aux Départements et Régions d’Outre-mer, que la Commission européenne veut baisser. Ce mercredi après-midi, Annick Girardin a assuré que l’Etat n’accepterait pas cette proposition de la Commission européenne.
« Il est essentiel que vous vous saisissiez de ce dossier afin que le gouvernement pèse de tout son poids auprès de la Commission européenne pour qu’elle revienne sur cette baisse inacceptable », déclarent les parlementaires dans une lettre au président de la République. La Commission européenne veut baisser de 3,9% les aides directes de la PAC (Politique agricole commune), et donc baisser d’autant le budget accordé au Programme d’option spécifique à l’éloignement et à l’insularité (POSEI), déclinaison de la PAC pour les Départements et Régions d’Outre-mer, ou Régions Ultra-périphériques (La Réunion, Guadeloupe, Martinique, Guyane).
« Ce mécanisme vital permet de compléter, de garantir le revenu des producteurs locaux », écrivent les parlementaires, qui estiment que « les conséquences seraient dramatiques » pour « le développement de la production locale », « les filières exportatrices et la sécurité alimentaire ». Le courrier est signé des députés David Lorion (LR), Ericka Bareigts (PS), Jean-Hugues Ratenon (LFI), Nathalie Bassire (LR), Huguette Bello (PCF), et des sénateurs Nassimah Dindar (LR), Viviane Malet (LR) et Jean-Louis Lagourgue (LR). DavidLorion a déjà écrit une lettre similaire au Premier ministre Edouard Philippe.
Josette Manin (NG) exprime ses inquiétudes sur les conséquences pour les outre-mers de l’éventuelle baisse des aides #PAC envisagée par le Commission européenne et demande au Gvt d’agir afin d’éviter « l’effondrement de l’agriculture en outre-mer ». #QAG #DirectAN pic.twitter.com/AldcB53Zgi
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) 20 juin 2018
Ce mercredi 19 juin, la députée de Guadeloupe Josette Manin (Nouvelle Gauche) a interpellé la ministre des Outre-mer Annick Girardin à ce sujet. « Le gouvernement compte-t-il interpeller la Commission européenne afin d’éviter l’effondrement de l’agriculture locale dans les Outre-mer ? », a demandé la députée. « J’entends les inquiétudes des agriculteurs d’Outre-mer » a assuré Annick Girardin. « Cette baisse, il n’en est pas question », poursuit-elle, « la position de la France est claire sur ce point et nous resterons fermes. Nous ne pouvons pas accepter cette proposition de la Commission ». La ministre recevra par ailleurs ce vendredi une délégation d’agriculteurs ultramarins.