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La Cour internationale de justice (CIJ) a déclaré ce lundi que le Royaume-Uni devait mettre fin à son administration des Chagos, archipel britannique de l’Océan Indien qui accueille une importante base militaire américaine et dont la souveraineté est revendiquée par l’île Maurice.
« Le Royaume-Uni est tenu, dans les plus brefs délais, de mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos, ce qui permettra à l’île Maurice d’achever la décolonisation de son territoire », a déclaré le juge président de la CIJ, Abdulqawi Ahmed Yusuf, dans un avis non contraignant très attendu.
Les Chagos se trouvent au cœur d’un litige vieux de cinq décennies, depuis la décision britannique de séparer de l’île Maurice cet archipel en 1965 et d’y installer une base militaire commune avec les États-Unis sur l’île principale de Diego Garcia. « La Cour considère que ce détachement n’a pas été fondé sur l’expression libre et authentique de la volonté du peuple concerné », a expliqué le juge. Le Royaume-Uni avait notamment expulsé environ 2 000 Chagossiens vers l’île Maurice et les Seychelles pour faire place à cette base, qui a depuis joué un rôle clé dans les opérations militaires américaines.
Estimant que Londres « avait illégalement démembré » son territoire, Maurice a depuis engagé une série de procédures judiciaires, dont la première a été introduite en 1975, afin d’obtenir le retour des îles Chagos dans son giron. La CIJ estime que le processus de décolonisation de Maurice « n’a pas été validement mené à bien au moment de l’accession de l’indépendance de l’île en 1968 », a déclaré le juge président, ajoutant que le Royaume-Uni avait « illicitement » séparé l’archipel des Chagos de l’île Maurice après son indépendance en 1968
Si l’avis du principal organe judiciaire des Nations unies n’est que consultatif, celui-ci revêt un caractère symbolique considérable pour l’île Maurice et constitue un coup dur pour la diplomatie britannique. Cet avis résulte d’une résolution déposée par l’île Maurice à l’Assemblée générale de l’ONU en 2017 et qui avait reçu le soutien des pays africains.