Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté lundi un plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance, qui a suscité de nombreuses critiques sur son manque de financement et d’actions concrètes.
Présenté par le gouvernement local, ce plan quinquennal décliné en 138 points, vise notamment à mieux coordonner les politiques publiques, à lutter contre les violences et les addictions et à accompagner la réussite des jeunes. Il est assorti d’un Conseil territorial, coprésidé par le gouvernement local et l’Etat. Il a été adopté par 28 voix sur 54.
« Ce texte est certainement perfectible mais je ne comprends pas que des élus responsables ne le votent pas. En cette année du référendum, au premier incident grave, le pays risque de s’embraser », a déclaré Philippe Michel, président d’un intergroupe non-indépendantiste de 23 élus.
Alors qu’un référendum sensible sur l’indépendance aura lieu en novembre, la Nouvelle-Calédonie est confrontée depuis plusieurs années à la hausse d’une délinquance de proximité, tels que les vols de voiture, les cambriolages et les dégradations en tous genres, qui font monter l’exaspération dans la population.
A titre d’exemple en 2017, les cambriolages de locaux d’activités professionnelles, commerciales, associatives sont en hausse de +37,5%. Les atteintes à l’intégrité physique ont progressé l’année dernière (+ 9,6%, soit +314 faits).
« Un pansement sur une jambe de bois »
Ces faits sont le plus souvent perpétrés par des jeunes Kanak sous l’emprise de l’alcool ou du cannabis, pauvres, en échec scolaire et dépourvus d’autorité parentale ou coutumière. « C’est un pansement sur une jambe de bois. 99% des détenus du Camp Est sont Kanak, il aurait fallu une étude sociologique en amont pour analyser les problématiques », a déclaré Jacques Lalié, élu indépendantistes du groupe UC-FLNKS et Nationalistes, qui s’est abstenu.
Emile Néchero de l’UNI (Union nationale pour l’indépendance) a de son côté mis l’accent sur « les dynamiques d’inégalité en Nouvelle-Calédonie, qui aboutissent petit à petit à l’exclusion d’une partie de la population ».
Préconisant une ligne plus sécuritaire, Philippe Blaise des Républicains Calédoniens a dénoncé « une litanie de mesures théoriques sans budget » et a souhaité la mise en place « permanente » de barrages filtrants sur certaines routes pour interpeller les voleurs de voiture.
Avec AFP