En mission à Paris depuis ce samedi, le président du gouvernement calédonien, Thierry Santa, a été reçu dimanche soir par le Premier ministre à Matignon, avec la ministre des Outre-mer, afin d’évoquer le RUAMM, l’éventualité d’un 3ème référendum d’autodétermination et les « relations consolidées » avec Wallis et Futuna.
Premier sujet parmi les priorités du gouvernement : « la situation du système de santé calédonien », autrement appelé Régime unifié d’assurance maladie et maternité (RUAMM). Pour Thierry Santa, il s’agissait notamment de demander à l’État « une garantie au prêt que la Nouvelle-Calédonie est susceptible de mobiliser pour rembourser la dette antérieure de notre système de santé ». Cette dette s’élève notamment à environ 276,54 millions d’euros et le gouvernement calédonien a étudié, la semaine dernière, une première partie d’un plan de redressement du RUAMM.
« Le Premier ministre a dit qu’il étudiait la question de manière plutôt favorable mais que cela nécessitait encore une série de réflexions et d’analyses juridiques d’abord et politiques aussi », a assuré Thierry Santa, interrogé par RRB. « L’objectif est que la Nouvelle-Calédonie puisse mobiliser un emprunt de 30 milliards (XPF) pour pourvoir rembourser cette dette (…), remettre de la liquidité dans le système économique calédonien et de l’huile dans les rouages de notre système de santé », a-t-il ajouté.
Alors que les électeurs calédoniens vont s’exprimer une nouvelle fois sur la possible accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté et l’autodétermination le 6 septembre prochain, le président du gouvernement Thierry Santa entrevoit déjà la possible tenue d’un 3ème référendum qu’il souhaite « le plus tôt possible », en 2021. « Politiquement, c’est la meilleure façon que ce sujet calédonien devienne un sujet national pendant la campagne présidentielle » de 2022. Là encore, le Premier ministre se laisse le temps de la réflexion, a indiqué Thierry Santa, rappelant « que la date du 2ème référendum a été arrêtée pour se laisser la souplesse d’organiser le 3ème avant ou après les échéances nationales ».
Autre sujet évoqué : l’accord particulier signé en 2003 entre l’État, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna. Le dernier comité de suivi de cet accord a eu lieu en mars 2019 à Wallis et « une invitation au Premier ministre a été adressée en vue d’une prochaine signature de l’avenant à l’accord particulier qui lie nos deux territoires », au mois de juin à Wallis et Futuna. L’objectif de cet avenant est « de structurer cet accord avec un échéancier financier défini sur plusieurs années, avec des comités techniques et un comité de pilotage qui se réuni chaque année pour définir les actions qui sont mises en œuvre », a-t-il expliqué.
Pour la suite de sa mission à Paris, Thierry Santa devrait rencontrer le Directeur de cabinet de l’Élysée ce mardi matin, puis la PDG du groupe minier Eramet, Christel Bories, afin d’évoquer le plan de sauvetage de sa filière calédonienne la SLN. Vendredi, Thierry Santa au Parlement européen, où la Nouvelle-Calédonie assume, cette année, la présidence de l’Association des Pays et Territoires d’Outre-mer, ajoute RRB. Avant ces rendez-vous, il rencontrera ce lundi Hervé Tonnaire, Directeur des Outre-mer et Directeur régional Pacifique de la Caisse des Dépôts et son Directeur général, Éric Lombard, à propos de l’apurement de la dette cumulée du RUAMM, et du devenir de l’entreprise Vale NC.