Nouvelle-Calédonie : Soupçonné d’emplois fictifs, le parti Calédonie Ensemble fustige une « dénonciation calomnieuse »

Nouvelle-Calédonie : Soupçonné d’emplois fictifs, le parti Calédonie Ensemble fustige une « dénonciation calomnieuse »

Philippe Michel, président de la province Sud, est un des cadres de CE gardé à vue fin mars ©Province Sud

Le parti Calédonie Ensemble (CE) est visé par une enquête portant sur des soupçons d’emplois fictifs, qualifiée par ses dirigeants de « bidouille politico-judiciaire », a-t-on appris lundi auprès du parquet de Nouméa et de la formation non indépendantiste.

Cette affaire avait déjà donné lieu en décembre dernier à une perquisition dans les locaux de CE, principal parti de la droite loyaliste calédonienne, actuellement majoritaire au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, et au sein de l’Assemblée de la province Sud. Elle concerne une vingtaine de personnes employées comme collaborateurs d’élus de la province Sud et du Congrès mais qui auraient travaillé au bénéfice du parti Calédonie Ensemble, lors des élections législatives de 2017.

Le procureur de la République de Nouméa, Alexis Bourox, a confirmé lundi que « 5 gardes à vue étaient intervenues sur commission rogatoire du magistrat instructeur, la dernière semaine de mars ». De nombreuses personnes ont par ailleurs été entendues sans qu’aucune mise en examen ne soit pour l’heure intervenue, a-t-on indiqué de même source.

« Dénonciation calomnieuse »

Philippe Michel, président de la province Sud et secrétaire général de CE, et Roger Kerjouan, secrétaire général de la collectivité, figurent parmi les gardés en vue dans le cadre de cette enquête, qui survient à quelques semaines des élections provinciales du 12 mai prochain. « Comme par hasard… Il s’agit d’une petite bidouille politico-judiciaire en pleine campagne électorale » (pour les élections provinciales, ndlr), a dénoncé Philippe Michel devant la presse. Il a affirmé qu’une « dénonciation calomnieuse » d’élus rivaux de droite avait déclenché les investigations. Dans un communiqué, il nomme précisément Sonia Backès, tête de file des Républicains calédonien, autre parti non indépendantiste, et Fiu Muliakaaka.

Il a en outre déclaré que « le dossier de l’emploi des collaborateurs politiques dans les institutions avait déjà été tranché par une ordonnance de non-lieu rendue en juillet 2014 au terme de quatre années de procédure » sur une autre affaire d’emploi fictifs présumés. « Les juges avaient alors considéré comme illusoire d’exiger de militants politiques embauchés en tant que tels de justifier d’une activité par nature multiforme et invérifiable, au profit de leur parti », a fait valoir Philippe Michel. Ce dernier se dit « d’une sérénité absolue sur l’issue de la procédure en cours » qu’il estime « instrumentalisée politiquement en pleine campagne des élections provinciales ».

Dans un communiqué, L’Avenir en Confiance (coalition de parti non indépendantistes dont Les Républicains Calédoniens) « appelle le secrétaire général de Calédonie Ensemble a plus de discernement et de sérénité dans un tel contexte, et lui demande de prendre gare aux dérapages verbaux de ce genre ». « La justice, compétence régalienne qui doit le rester, fonctionne ici comme sur l’ensemble du territoire national en toute impartialité, dans le respect du droit et de la présomption d’innocence ».

Avec AFP.