Nouvelle-Calédonie : Roch Wamytan favorable à la quatorzaine jusqu’à la fin de l’année

Nouvelle-Calédonie : Roch Wamytan favorable à la quatorzaine jusqu’à la fin de l’année

©Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Après la détection des premiers cas de Covid, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a constitué un bureau élargi pour dresser un bilan sanitaire de la situation. Assurant un dialogue institutionnel, le Congrès a donc voulu réaffirmer son rôle de première institution du pays et démontrer sa réactivité. Son président, Roch Wamytan, interrogé par notre partenaire Actu.nc, se dit favorable à quatorzaine jusqu’à la fin de l’année. 

« C’est un rôle central qu’a joué le Congrès lors de la crise sanitaire », a assuré en préambule de l’interview, Roch Wamytan, président du Congrès de Nouvelle-Calédonie. La réunion d’un bureau élargi aux présidents des groupes politiques et représentants des formations politiques – non constitués en groupe – a permis de dresser un bilan sanitaire de la situation. « Il fallait faire face à l’entrée et à la propagation du virus au plus vite en créant une synergie entre les différentes institutions du pays », a-t-il expliqué.

Mais au-delà de cette synergie, le président a évoqué une « conscience collective du passé ». Les Océaniens ayant déjà essuyé l’impact de grandes épidémies, décimant une partie de la population dès le 18e siècle. « En tant que Kanak, j’ai réagi comme nous tous en fonction de ce passé. Nous l’avons considéré comme un virus extrêmement dangereux dès le début ». Une expérience de l’histoire qui aura permis de mettre très rapidement en place une cellule de suivi qui s’est muée en mission d’information. « Elle vise à contrôler de manière constructive, consensuelle et inclusive la gestion de la crise – et elle continue toujours – dont le pilotage était assuré par le gouvernement et l’État français ».

Les frontières fermées jusqu’à la fin de l’année ?

Au 24 juillet dernier, 24 réunions avaient déjà été organisées pour la mission d’information, représentant plus de 75 heures de réunions et 31 auditions – en dehors des auditions du gouvernement. En outre, 2 millions avaient été débloqués en urgence afin de fournir 400 paniers composés de produits alimentaires et d’hygiène pour venir en aide aux personnes en situation de grande précarité. « Nous avons apporté les réponses qu’il fallait au bon moment. Le Congrès a su montrer sa réactivité dans une crise mondiale ».

Une réactivité qui s’est également fait ressentir lors de la suspension des vols internationaux réguliers jusqu’au 24 octobre prochain. « Il faut garder ce dispositif de quatorzaine tant que la métropole ne se sera pas remise de cette crise. Nous n’avons pas d’autre solution. Nous devons privilégier le principe de précaution ». Alors que des États insulaires comme le Vanuatu ont interdit tout vol international jusqu’au 31 décembre prochain, le président du Congrès ne serait pas réticent à une telle proposition. « Ce sont des mesures qui ont prouvé leur utilité. C’est une option qu’il faut envisager pour la Nouvelle-Calédonie ».

Selon son président, au regard des actions apportées depuis le confinement – et encore aujourd’hui –, le Congrès a réaffirmé son rôle de première institution du pays. « Le dialogue institutionnel a été assuré et était nécessaire à la bonne coordination des actions. Nous avons voté des textes indispensables à la gestion de la crise ».

Toutefois, si la crise sanitaire semble aujourd’hui éloignée de la Nouvelle-Calédonie, il est certain que l’après Covid nécessitera des adaptations des politiques publiques actuelles. « Nous nous sommes aperçus de notre grande vulnérabilité. Nous souhaitons changer de modèle économique pour que le pays assure, ou du moins progresse, dans une autosuffisance ». Les travaux menés au sein de la mission d’information ont donné lieu à un projet de rapport sur le retour d’expérience des acteurs sur la gestion de la crise et ses conséquences. « Nous attendons encore les retours de chacun [qui seront rendus public, ndlr] mais des recommandations seront formulées au gouvernement ».