Les élus calédoniens et l’État se retrouvent ce jeudi à Paris pour discuter de l’organisation du 2ème référendum ©Ouremers360
Un collectif de personnalités, parmi lesquelles l’écrivain Patrick Chamoiseau et le champion du monde 98 Lilian Thuram, appellent l’État à « saisir cette opportunité de réussir sa première décolonisation en douceur », à travers le deuxième référendum d’autodétermination, dont certaines modalités d’organisations sont discutées aujourd’hui à Matignon.
Alors que les signataires de l’accord de Nouméa se retrouvent aujourd’hui à Matignon, autour du Premier ministre et de la ministre des Outre-mer, pour discuter des modalités d’organisation du deuxième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, près d’une centaine de personnalités appellent l’État à « saisir cette opportunité de réussir sa première décolonisation en douceur. Il en va de l’honneur et de la grandeur de France, pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il en va d’un avenir dans la paix et la sérénité en Kanaky-Nouvelle-Calédonie ».
« Après l’intervention du président de la République à Alger qualifiant le colonialisme de crime contre l’humanité, après la remise de l’acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France par le chef de l’État au gouvernement calédonien le 5 mai 2018, il appartient aujourd’hui à l’État de prolonger ces actes symboliques hautement appréciables par des actes en conséquence », déclarent encore les signataires de la tribune, parmi lesquels Patrick Chamoiseau, Lilian Thuram, Edwy Plenel, Edgard Morin ou encore, l’historien Benjamin Stora.
Début du 19ème Comité des signataires à l’hôtel de Cassini à Matignon.#comitédessignataires #Paris pic.twitter.com/QG4CELKogg
— Outremers360 (@outremers360) October 10, 2019
« La volonté d’indépendance n’est pas une négation de la France mais l’affirmation d’un peuple, d’une nation. Le mouvement indépendantiste entend établir avec la France et le peuple français des relations nouvelles d’égal à égal, de nation souveraine à nation souveraine, dans le respect mutuel et dans le cadre d’un partenariat librement consenti.
L’histoire récente des rapports de la France et de la Nouvelle-Calédonie a été marquée par trop d’indécisions, d’occasions manquées et de paroles non tenues comme l’avait constaté en son temps Michel Rocard. Ces errements passés ont conduit à des violences que plus personne ne souhaite revivre aujourd’hui ni en Kanaky-Nouvelle-Calédonie ni en France.
Les signataires du présent appel, conscients que seule l’indépendance garantira un avenir de paix, de stabilité et de justice sociale, apportent leur soutien à la volonté du peuple kanak rejoint par de nombreux citoyens issus d’autres communautés implantées durablement sur le territoire, d’accéder à leur complète émancipation et en appellent à l’État afin qu’il honore sa parole : «L’État reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier, à la fin de cette période, d’une complète émancipation » ».
La tribune intégrale ici.