Interpellé par le sénateur LR Philippe Bas, le Premier ministre Jean Castex a assuré que le gouvernement va « reprendre l’initiative » dans le processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie, initié par les accords de Matignon et Nouméa, et au lendemain du 2ème référendum d’indépendance.
« Il me semble que le gouvernement confond trop facilement impartialité et indifférence à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : il ne s’engage pas, ne joue pas son rôle d’arbitre, ne contribue pas avec les parties calédoniennes à définir des perspectives allant au-delàs de ces référendums à répétition », a déclaré le sénateur Philippe Bas, qui souligne « les clivages entre les communautés et les provinces de Nouvelle-Calédonie (qui) se cristallisent », au lendemain des deux premiers référendums prévus par l’Accord de Nouméa.
« Nous avons eu avec l’Accord de Nouméa une période de plus de 20 ans dans laquelle on pouvait construire. Que peut-on construire aujourd’hui ? » a interrogé le sénateur. « Le gouvernement va-t-il enfin s’engager à jouer pleinement son rôle pour fédérer les énergies calédoniennes afin de définir un avenir qui dépasse l’échéance d’un éventuel prochain référendum ? ».
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« Je ne suis pas certain, mais je ne suis pas responsable des 20 dernières années, que les gouvernements précédents aient jamais renoncé comme vous le laissez sous-entendre, à cette ambition », a répondu le Premier ministre. « J’atteste devant vous que telle était bien l’ambition de mon prédécesseur Édouard Philippe, qui s’est pleinement engagé dans ce sujet calédonien comme, croyez-le bien, je vais continuer de le faire ».
Reconnaissant un clivage qui s’est installé entre les partisans du oui à l’indépendance et les partisans du maintien dans la République française, Jean Castex estime toutefois que « c’est l’expression de la voix démocratique. On peut estimer qu’elle divise mais cela n’est pas pour autant souhaitable d’y renoncer ». Il a également souligné les « conditions démocratiques incontestables » rapportées à la fois par la commission de contrôle électorale, les observateurs de l’ONU mais aussi ceux du Forum des îles du Pacifique.
« Nous allons reprendre l’initiative (…) dans le respect de tous (…) et le dialogue » a poursuivi le Premier ministre, rappelant que le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu s’est rendu en Nouvelle-Calédonie, « à (sa) demande et à celle du Président de la République », afin de reprendre le dialogue avec les partenaires calédoniens, rompu depuis le 1er référendum. « Au retour du ministre, je reprendrais moi-même l’initiative » des discussions, a assuré Jean Castex. « Nous le ferons sans tabous, en mesurant bien les conséquences réelles du maintien de la République comme celles de l’indépendance ».
“Dès cette semaine et à ma demande, @SebLecornu est parti reprendre le fil du dialogue et examiner les voies du développement de la Nouvelle-Calédonie. À partir d’avril, le Congrès pourra réclamer l’organisation d’un 3è référendum.” – @JeanCASTEX#QAG #DirectSénat pic.twitter.com/ty6nWjLfVb
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Pour rappel, le 2ème référendum d’indépendance en Nouvelle-Calédonie a eu pour issue la victoire du « non » à 53,26%, mais aussi une nette progression du « oui » à l’indépendance, à 46,74%. Le taux de participation a également affiché un record, frôlant les 86%.
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