Ce jeudi, les patrons calédoniens manifesteront leur mécontentement dans les rues de Nouméa. En ligne de mire, la loi sur la compétitivité qui viserait à contrôler les marges des entreprises et qui résume le désaccord entre le gouvernement calédonien et les chefs d’entreprises.
« Non à une économie cadenassée », c’est le mot d’ordre du rassemblement des employeurs calédoniens qui manifesteront dans la rue ce jeudi 18 août. Ces derniers remettent en cause la loi compétitivité du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui vise à faire contrôler les marges des entreprises et les prix par les administrations, relaie le Nouméa Post. Estimant qu’une baisse des marges, hors bénéfices, des entreprises mettrait en péril tout le tissu économique calédonien, Daniel Ochida, un des trois présidents du Medef, explique, « cette loi met en danger nos entreprises ». « On oublie que la marge d’une entreprise permet d’abord de payer les charges de cette entreprise : salaires, frais de fonctionnement, remboursement des dettes, amortissement des investissements. C’est du différentiel entre les charges et la marge que peut être dégagé, le cas échéant, un profit » souligne le Post.
Dans ce conflit, syndicats et patrons semblent unis. En effet, le patronat met en garde contre une baisse « autoritaire » des marges qui impacterait directement la masse salariale et donc, l’emploi. Du côté des syndicats, celui des commerçants, s’estimant également menacé par la loi, appelle à la fermeture des rideaux ce jeudi. De même, le syndicat des importateurs charge l’exécutif calédonien, « Le gouvernement a nos bilans, et il sait que nos marges correspondent à ce qui est nécessaire à nos entreprises. Qu’il donne la comparaison avec les bilans et les marges de certaines entreprises de la Finc – la fédération des industries locales dont est issu le président du Gouvernement calédonien- et on pourra comparer les marges et les résultats finaux ». Les salariés de l’automobile se joindront également au mouvement. Regroupés en collectif, ils rappellent la baisse de 35% des ventes depuis le début de l’année.
De son côté, le gouvernement calédonien assure que des amendements pourront être apportés « avec l’accord de l’Exécutif« . On pense notamment à une remontée des seuils pour que le contrôle des marges ne concernent que les grosses entreprises. En attendant, la manifestation prévue demain aura lieu en même temps que la saisie du texte par la commission intérieure spécialisée du Congrès calédonien.