À deux ans de la consultation sur l’avenir de la Calédonie, l’Union calédonienne a commencé à dévoiler son programme et ses ambitions.
Lors du congrès extraordinaire de l’Union Calédonienne à Kaala-Gomen en Nouvelle-Calédonie, les militants se sont concertés sur un projet viable pour le territoire en cas d’indépendance en 2018. «On a un objectif commun qui se présente à nous dans 24 mois. Pour faire un pays indépendant, il faut que chacun se responsabilise, il ne faut pas compter sur le voisin. Chacun doit participer à la hauteur de ses richesses et de ses manques », a déclaré Daniel Goa, le président de l’Union Calédonie dans le journal télévisé de Nouvelle-Calédonie 1ere. Interrogé sur son futur projet économique , Daniel Goa avance d’abord l’autonomie du territoire« Les fonds de l’Etat transférés à la Nouvelle-Calédonie peuvent être aujourd’hui compensés. On est capable de vivre de manière autonome sans les transferts de l’Etat, si les richesses produites en France ne retournent pas en France », précise Daniel Goa. Même s’il reconnaît que son projet économique n’est pas pour le moment finalisé, il l’estime cependant viable. Daniel Goa met également en avant la possibilité de tisser de nouveaux liens avec les pays voisins. « Notre indépendance sera garantie par plusieurs puissances présentes dans la région. Outre la France, du fait de notre histoire commune, nous avons des liens avec des pays de la région mélanésienne et d’Océanie, la Nouvelle-Zélande et des pays voisins comme Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce sont des pays avec lesquels nous allons faire jouer nos interdépendances », ajoute-t-il. Daniel Goa compte justement sur ces interdépendances pour mettre en place ses compétences régaliennes comme la justice ou la défense.
Ces déclarations du n* 1 de l’Union Calédonienne ont provoqué de nombreuses réactions dans le camp non-indépendantiste qui estime que l’UC ne présente aucun projet susceptible d’assurer de façon pérenne le financement des compétences régaliennes actuellement exercées par Paris, ni les transferts budgétaires liés à la sécurité, aux salaires de la fonction publique ou à la surveillance du territoire.
L’UC demande l’inscription d’office de tous les Kanaks sur les listes référendaires
À partir de ce lundi, les Calédoniens ont accès aux listes référendaires dans toutes les mairies. Ces derniers pourront ainsi vérifier s’ils ont inscrits dans ce corps électoral spécial admis à voter lors du référendum de 2018. Dans le cas contraire, ils pourront déposer un recours auprès du tribunal de première instance de Nouméa. Le nombre d’électeurs inscrits sur la liste électorale spéciale pour la consultation, s’élève à près de 153 700 dont près de 150 000 électeurs inscrits d’office et près de 3700 inscrits suite à une démarche volontaire, rapporte le Haut-Commissariat de la Nouvelle-Calédonie. Sur ce point, l’Union Calédonienne demande l’inscription automatique des Kanaks sur cette liste référendaire, sans démarche particulière de leur part. Une étude doit être lancée prochainement pour chiffrer cet électorat potentiel. Le mouvement politique se dit prêt à traiter ce sujet avec l’Etat.